Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Marie-Dominique Minassian

Commentaire de la Parole
Mercredi de la 32e semaine t.o. C
Dédicace de la basilique du Latran

Jean 2, 13-22

La scène est pour le moins remuante ! On a du mal à reconnaître notre Jésus doux et humble… Frère Christophe, moine de Tibhirine, nous livre une explication : « Jésus n’est pas en rupture avec sa religion, simplement, il ouvre les portes ! » Voilà qui nous rassure !

Première mise au point : la maison de son Père est une maison ouverte.
Deuxième mise au point : cette maison n’est pas faite pour du commerce…

On attend la suite avec impatience… Et c’est là que cela devient déroutant. Parce que Jésus est en train de déplacer le centre de gravité de la présence de Dieu, de la pierre… à la chair. Il est en train de nous montrer que le culte véritable qu’il est venu inaugurer, c’est dans son corps, avec sa chair, qu’il va l’offrir. Jésus martyr d’un culte nouveau, rendu en esprit et en vérité, parce que délivré de tout commerce avec le Père. Il adhère en tout à sa volonté. Jésus n’est que OUI. Et ce culte-là, il va le rendre jusqu’au bout, jusqu’à la croix qu’il va embrasser pour la délivrer, elle aussi, de son pouvoir mortifère. "Ma vie, nul ne la prend, c’est moi qui la donne", dit Jésus, souverainement.

Alors ses disciples, encore spectateurs de ce culte nouveau, commencent l’apprentissage. Ils commencent par la base : ils font mémoire de l’Écriture. « Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. » Ils commencent à comprendre le sens de l’histoire. Et leurs cœurs de pierre vont être peu à peu changés en cœurs de chair. Des cœurs aptes à communier avec l’esprit du Fils venu nous apprendre le langage de la croix.

Nous avons été baptisés dans ce langage nouveau. C’est notre dédicace, notre consécration commune. Et le fait d’être rassemblés, ici et partout dans le monde, nous le rappelle. Nous sommes son territoire. Nous sommes nés de la Parole et notre programme de chrétien est bien de devenir Parole, martyrs dans notre chair d’une Parole qui n’en finit pas de porter du fruit si on la laisse faire.

Force est de constater que le processus de libération de la Parole en nous prend du temps... Mais vous aurez remarqué que l’évangile finit bien : « Ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. » Alors rendons grâce pour l’aventure de la Parole de Jésus en nous. Écoutons-la. Qu’elle devienne notre mémoire, notre respiration, qu’elle filtre notre regard et nous fasse vivre toutes portes ouvertes pour que les mots de l’évangile se chargent de notre chair et s’en aillent librement semer leur goût d’éternité.

Marie-Dominique Minassian