Commentaire de la Parole
7e semaine de Pâques
Commentaire inspiré de Alain Dagron, A l’épreuve des Evangiles, Bayard.
Jean 17,1-11
Jésus au seuil de sa Passion prie le Père et le prie pour les siens. « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or la vie éternelle c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ ».
Connaître le seul vrai Dieu. La vie éternelle réside donc dans l’expérience de la vérité, un consentement à la vérité révélée.
S’il y a un seul vrai Dieu révélé dans et par le Fils glorifié, c’est que nous ne connaissons pas ce seul vrai Dieu. De là on peut déduire qu’il existe aussi de faux dieux et qu’un discernement s’impose. Avant la glorification du Fils on peut être induit en erreur sur Dieu. La connaissance du vrai Dieu va de pair avec celle de son envoyé. Ici nous contemplons le lien entre le seul vrai Dieu et cet homme Jésus qui est en train de prier.
Jésus Christ ! La glorification de Jésus est décisive pour que soit connu le vrai Dieu et que Jésus Christ lui-même soit connu comme envoyé, don du Père, Christ. Ce qui arrive au Fils révèle le Père.
« Moi je t’ai glorifié sur la terre… Toi Père glorifie-moi maintenant auprès de Toi ».
La terre est ce lieu où Jésus est encore pour un peu de temps. Il y a déjà glorifié son Père en accomplissant l’œuvre que le Père lui avait confiée.
Auprès du Père, c’est le lieu où il va maintenant, où il demande la gloire qu’il avait avant le commencement du monde. Donc ce qui se manifeste maintenant est là depuis toujours. Ce qui est là depuis toujours, c’est la relation du Père et du Fils. Cette relation du Père et du Fils est notre véritable lieu d’origine. Ce lieu demeuré caché jusqu’à maintenant est désormais ouvert aux hommes, l’accès y est indiqué par Jésus qui dit : « Je suis le chemin, la vérité, la vie ».
« J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as pris dans le monde pour me les donner ».
Ces hommes prélevés du milieu du monde, qui appartenaient au Père, ont été donnés, transférés vers Fils. Ils étaient au Père et ne le savaient pas. Dans sa prière Jésus dit : Ils [ces hommes] ont gardé fidèlement ta parole. Il ne dit pas « ma » parole. Cette parole du Père était inscrite au fond d’eux et lorsque Jésus leur a parlé ils l’ont reconnue.
« Je leur ai donné les paroles (les mots) que tu m’as données. Ils les ont reçues et ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi, et ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé. Je prie pour eux… »
Comme les disciples, nous pouvons entrer dès maintenant dans cette relation du Fils au Père. Nous sommes enfants de Dieu. La prière, le désir de Jésus se porte vers les siens, vers tous ceux qui, par Lui, croient et entrent dans la vérité de leur filiation.
Nous sommes la part du monde que le Père a donnée au Christ. Cette part du monde qui n’est pas du monde mais du Père.
L’évangile de ce jour se termine par : « Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi ».
Pour que soit accomplie la glorification de Jésus, il faut qu’il passe au Père et que la part du Fils qui, elle, reste sur la terre, continue sa route sans lui. Cette part de Jésus, nous en sommes, continue sa route dans l’Esprit saint.
Sr Berta Lütolf