Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Jacqueline Lorétan

Commentaire de la Parole
Lundi de la 23e semaine t.o.

Luc 6, 6-11

Depuis une semaine, nous sommes de retour dans l’Evangile de Luc en semaine. Le passage que nous venons d’entendre est habituellement intitulé « La guérison de l’homme à la main desséchée ». Mais là il y a plus : Luc met très bien en scène les scribes et les pharisiens venus là pour observer Jésus afin de pouvoir l’accuser. Et ils ne vont pas nous quitter de sitôt. Ce Jésus, allait-il faire une guérison le jour du sabbat ?

A vrai dire, ce n’est pas d’abord la guérison qui les intéresse, c’est le moment où elle va se faire : le jour du sabbat. Opérer une guérison pouvait être considéré comme un travail, ce qui reviendrait à violer la loi. Or, si Jésus ne la respecte pas, comment peut-il se présenter comme un envoyé de Dieu ?

Le voilà qui s’adresse à l’infirme : « Lève-toi et tiens-toi debout, là au milieu. » En lui assignant la première place, debout, il commence par rendre sa pleine stature d’homme à l’infirme privé de l’usage de sa main droite et donc en situation de faiblesse, de désavantage. A la place des  querelles du permis et pas permis, Jésus montre sa préférence pour l’homme en détresse. Cela nous rappelle ce qu’il a dit ailleurs : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. » (Mc 2,27)

Pour les scribes et pharisiens, la question du sabbat s’articule autour du “faire ou ne pas faire“ tel ou tel travail, exceptés quelques gestes permis, comme secourir une bête ou un homme en danger de mort. Ce qui ne leur semble pas être le cas pour juste une main desséchée.

Mais voilà que Jésus se met à les interroger avec autorité, à les mettre devant le véritable enjeu de la situation ; est-il permis de faire le bien ou le mal, de sauver une vie ou de la perdre ? Et, appelant tous à témoin par son regard, il prononce la parole qui agit, qui recrée « Etends la main ! » - Nous connaissons le résultat.

Ainsi, il ne se présente pas comme un guérisseur, mais comme celui qui ouvre au salut, remettant en place le sens premier, l’origine du sabbat : son lien avec la Création et la libération d’Egypte (Dt 5,14).

On pourrait se dire que cette guérison aurait très bien pu attendre le lendemain… un jour de plus ou de moins sans l’usage de sa main n’aurait pas changé grand chose pour cet homme.

Pour Luc, le choix du jour du sabbat est délibéré ; l’aujourd’hui du salut, qui lui est si cher, met clairement en lumière que Jésus est Maître du sabbat.

Avec cela, la fureur des scribes et pharisiens est à son comble ; Jésus n’est pas tombé dans leur piège ! Ils attendaient un acte, un geste de guérison, et Jésus n’a opéré le salut de l’infirme que par sa parole – il n’a rien “fait“, dans le sens strict du mot. Or, le sabbat n’interdit pas de parler. Ici, l’agir revient uniquement à l’homme infirme ; il se lève, va au milieu, étend la main… et le voici guéri.

Les intrigues des scribes et des pharisiens ne se terminent pas là. Les nombreux récits de controverses – qui nous semblent parfois bien ennuyeux - évoquent la future Passion, le procès fait à Jésus sur fond de minables mensonges. L’ont-ils gagné ? Le procès, oui, sur le moment.

L’enjeu principal, non ! Par la croix qu’ils lui ont présentée et que Jésus a prise sur lui, il est devenu le grand vainqueur. Vainqueur de la mort et du mensonge, il nous entraîne tous dans la VIE !

soeur Jacqueline Lorétan