Commentaire de la Parole
26e semaine du t.o. A
Job 42,1-3.5-6.12-17 et Luc 10,17-24
Hier, sœur Isabelle nous a fait contempler Jésus qui a placé un enfant au milieu (des disciples), disant : « pour entrer dans le royaume des Cieux, devenez comme les enfants ; abaissez-vous comme cet enfant ; et gardez-vous de mépriser un de ces petits, car leurs anges contemplent la face de mon Père qui est aux cieux. »
Pour entrer dans cette intelligence-là, Jésus invite ses disciples à changer, à se convertir, à emprunter un autre chemin, celui de l’abaissement plutôt que de se préoccuper de grandeur mondaine.
Job, dans le texte lu aujourd’hui, a pris conscience de cette tendance humaine à mesurer la grandeur à la richesse et au pouvoir. Il dit : « … j’ai parlé, sans comprendre, de merveilles hors de ma portée, dont je ne savais rien. C’est par ouï-dire que je te connaissais. Mais maintenant mes yeux t’ont vu. C’est pourquoi je me rétracte et me repens sur la poussière et la cendre. » (Job 42,4-6)
Le consentement à ce que Jésus appelle : « devenir comme les enfants » a quelque chose à voir avec la joie profonde.
Dans le passage de l’évangile de ce jour, Jésus conduit ses disciples vers une joie que nul ne pourra leur ravir. Il leur dit : « Ne vous trompez pas, ne vous réjouissez pas du pouvoir sur les forces du mal, forces que vous avez reçues ; réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » (Luc 10,20)
Et à cette heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint. « Tout m’a été remis par le Père », dit Jésus. « Personne ne sait qui est le Fils si ce n’est le Père, ni qui est le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler ».
Il s’agit donc d’une révélation, d’un dévoilement, d’une connaissance qui veut nous être donnée.
Qui sont ceux à qui le Fils veut le révéler ? Ce sont, bien-sûr, les « tout-petits » !
C’est aussi chacun, chacune d’entre nous dans la mesure où nous accueillons notre condition humaine. Dans la mesure où nous accueillons l’enfant que nous sommes, enfant bien-aimé du Père, devenu tel dans le Fils unique.
Après le Baptême de Jésus dans le Jourdain, du ciel une voix s’était fait entendre : « C’est toi, mon Fils-Bien-Aimé : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »
Dès lors, nos noms sont inscrits dans le Nom du Fils unique. Nous sommes engendrés en LUI.
“Réjouissez-vous… !”
Réjouissons-nous !
sœur Berta Lütolf