Commentaire de la Parole
1er jeudi du Carême C
Esther 4, 17 et Matthieu 7, 7-12
« La reine Esther, dans l’angoisse mortelle qui l’étreignait, chercha refuge auprès du Seigneur. Se prosternant à terre du matin jusqu’au soir, elle disait : « Viens à mon secours car je suis seule, et je n’ai pas d’autre défenseur que toi, Seigneur. »
Esther, cette femme courageuse de la 1ère Alliance nous est donnée en exemple par sa prière insistante et pleine de foi.
- Une prière qui s’appuie sur la Parole de Dieu : « Dans les livres de mes ancêtres, Seigneur, j’ai appris que ceux qui te plaisent, tu les libères pour toujours, Seigneur. »
- Une prière pleine d’espérance aussi : « Rends-nous la joie après la détresse et le bien-être après la souffrance. »
Combien plus, nous qui avons reçu la Bonne Nouvelle, l’Evangile de la Nouvelle Alliance, combien plus pouvons-nous prier avec une confiance vraiment filiale. Si Jésus nous dit de demander, de chercher et de frapper à la porte avec l’assurance d’être exaucés, il veut nous faire connaître le vrai visage de Dieu que nous pouvons appeler Père, notre Père. En nous donnant des exemples du comportement d’un père humain, Jésus veut nous faire comprendre la bonté incomparable de notre père du ciel.
« Qui donnera une pierre à son fils qui demandait du pain ? » Or, le pain peut ressembler aux pierres. Jésus était tenté par Satan d’ordonner aux pierres de devenir des pains. Il aurait été méchant pour un père de donner les pierres à son fils qui avait faim.
« Qui donnera un serpent à son fils qui demande du poisson ? » Un poisson peut ressembler à un serpent. Cela pourrait blesser ou même faire mourir le fils.
Étant donné que des hommes imparfaits donneraient de bonnes choses à leurs enfants qui les demandent, il est logique que Dieu, qui est parfait, aille donner de bonnes choses à ses enfants qui les lui demandent.
Pouvons-nous en conclure que la prière de demande fonctionne comme lorsqu’on va faire son marché ? - Donnez-moi ceci et encore cela, et on repart avec son panier plein ? – Pas tout à fait. Car si notre Père est infiniment bon, il n’est pas pour autant bonasse. Par conséquent, Jésus a eu soin de placer un genre de garde-fou à la fin de son enseignement : « Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. » Dieu ne nous veut pas profiteurs, mais acteurs nous-mêmes à son image et sa ressemblance ; parfaits, comme Lui est parfait.
Dans ce contexte, que de belles leçons nous donnent bien des gens pauvres, comme actuellement les habitants de l’Ukraine et des pays voisins. Tout en vivant déjà dans la précarité, ils accueillent les réfugiés et partagent avec eux le peu qu’ils ont. Puissions-nous en faire autant le moment venu et aussi longtemps que nécessaire.
Sr Jacqueline Lorétan