Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Jacqueline Lorétan

Commentaire de la Parole
Lundi de la 1ère semaine t.o. C

1 Samuel 1, 1-18 et Marc 1, 14-20

Nous voici repartis dans le temps ordinaire avec l’Evangile de Marc et sa fraîcheur si spontanée.

Tous les débuts ont quelque chose de grisant... la voie est grande ouverte devant nous. En ce premier jour de la première semaine, le premier chapitre de l’Evangile selon Marc, après une brève évocation du Baptême de Jésus et des 40 jours dans le désert, nous montre Jésus revenu en Galilée où il proclame la Bonne Nouvelle. Il n’y a pas de temps à perdre puisque le règne de Dieu est tout proche. Se convertir et croire à l’Evangile se dit en un seul souffle. S’ensuit sans retard l’appel des premiers disciples : Quatre pêcheurs au bord du lac en train de jeter leurs filets. Jésus les interpelle en plein exercice de leur métier. Aussitôt dit, aussitôt fait. Tout semble aller de soi.

Jésus leur propose d’emblée une promotion : « Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Parole encore énigmatique, cette métaphore dit déjà tout de leur future vie à sa suite, à commencer par leur envoi en mission deux par deux, pour aboutir au jour de l’Ascension où le Christ leur dira : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. »

De pêcheurs de poissons à pêcheurs d’hommes, ça change la donne. Nous pouvons le constater dans nos propres existences : une fois engagés à la suite du Christ, même en exerçant toujours le même métier, nous ne le faisons désormais plus en notre nom propre, mais en tant qu’associés du Christ, ses partenaires dans la vaste entreprise du salut universel.

Revenons au texte et à ce fameux mot « aussitôt », si cher à Marc : « … aussitôt, laissant leurs filets… Aussitôt, laissant dans la barque, leur père et ses ouvriers, ils partirent à sa suite. » Nous le savons, ces débuts fulgurants seront suivis de maintes chutes et relèvements : à ne penser qu’à Pierre et à son reniement magnifiquement pardonné sur la rive du lac, de ce même lac des débuts 

Peut-être que dans notre propre « récit de vocation » cet « aussitôt » n’était pas si évident ; mais, à vrai dire, nous avons tous vécu à notre manière la belle expérience du “coup de foudre“ au contact du Christ et de son Evangile. Chacune, chacun a été vu par Jésus et interpellé par lui. Pas nécessairement au bord d’un lac, mais dans notre vie habituelle, toute “ordinaire“. C’est là qu’il est passé près de nous, qu’il nous a vus et appelés, tels que nous étions.

Si cet « aussitôt » semblait manquer alors, ce n’est pas si grave, vu que depuis, la vie s’est chargée et se charge encore de nous donner mille occasions de nous y entraîner : Dieu continue à nous appeler, à nous déranger, en se servant volontiers de nos semblables. Ça sonne, ça frappe : allons-nous répondre aussitôt ? A moins d’en charger  “Mme Combox“.

Ainsi, pêcheurs d’hommes, nous le sommes peut-être plus souvent que nous ne le pensons. Non seulement par de grandes actions, mais simplement en nous montrant abordables, “dérangeables“. Par un sourire, une écoute, un geste d’entraide, une disponibilité offerte.

N’oublions pas que pour bien de nos contemporains, nous sommes comme des fils invisibles les reliant à Dieu, cet Être lointain qu’ils ne savent ou n’osent aborder par eux-mêmes. Combien de fois ne nous glisse-t-on pas un discret « priez pour nous », «  pensez à nous », là où nous nous y attendions le moins ?  

Puisse l’authenticité de notre vie de disciples leur signifier que Dieu n’est pas une invention de l’homme, mais son ami le plus sûr, le plus réel.

 

Pêcheurs d’hommes, jetons nos filets !

 

Sr Jacqueline  Loretan