Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Jacqueline Lorétan

Commentaire de la Parole
Samedi de la 34e semaine t.o. B

Daniel 7, 15-27 et Luc 21, 34-36

C’est le dernier jour de l’année liturgique. Serait-ce donc une sorte de Saint Sylvestre où l’on organise un bon repas bien arrosé avant de passer le seuil de la nouvelle année ? Ayant entendu les textes d’aujourd’hui et de tous ces jours passés, il n’en semble pas être ainsi. Nous sommes encore et toujours exhortés à la vigilance. Il conviendra donc tout-à-fait de commencer l’Avent, ce temps de joie toute intérieure, en veillant au cours de l’Office des Vigiles.

Mais que vient faire ici cette lecture du livre de Daniel avec son scénario d’horreur ? Daniel angoissé, s’interrogeant sur le sens de « tout cela » : bêtes énormes, aux dents de fer et griffes de bronze, dévorant tout et tenant des propos délirants. – Non, ce n’est pas un jeu vidéo.

La Bible, ici nous avertit à sa manière de ne pas nous endormir pendant que les forces du mal sont à l’œuvre pour persécuter « les saints du Très-Haut », ceux qui se déclarent pour le Christ en ces temps troublés. Si déjà la victoire y affleure, elle ne sera définitive qu’à la fin des temps, décrite par l’image du filet qui risque de s’abattre sur nous à l’improviste. Mais surtout et bien plus par cette autre image, celle de la venue du Fils de l’homme, le Christ vainqueur, qui désire nous voir debout, c’est-à–dire sans peur, pleins de joie et d’action de grâce.

Nous sentons bien que nous sommes encore en chemin. Les attaques de l’adversaire ne manquent pas dans nos vies, ni dans la vie du monde. Les paroles de l’Evangile nous sont données pour nous aider à traverser les épreuves et les tentations sans tomber dans les pièges que nous tend l’ennemi, si jaloux de nous voir fidèles au Christ que lui a refusé de servir.

Dans les derniers versets relatant la vie publique de Jésus, juste avant le récit de sa Passion, nous l’entendons nous dire : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie. » Ceci ne semble pas nous concerner spécialement, en tout cas pas dans la vie religieuse. Traduit en termes plus actuels, ce passage pourrait bien mettre le doigt sur des « ivresses et soucis de la vie » existant dans nos situations concrètes. Des attachements de tout genre, p.ex. à nos petits et grands écrans, ainsi que des soucis inutiles quant à la nourriture et au vêtement, dont Jésus nous a mis en garde dans le sermon sur la montagne. Vaines préoccupations qui alimentent ces fameuses “distractions dans la prière“ et qui nous détournent du vrai souci légitime : celui de nos frères.

Notre texte, dans la version liturgique, omet les deux derniers versets. Les voici : « Il passait ses journées dans le Temple à enseigner ; mais ses nuits, il sortait les passer en plein air, à l’endroit appelé mont des Oliviers. Et tout le peuple, dès l’aurore, venait à lui dans le Temple pour l’écouter. »
Parfois, on nous demande ce que nous ferions si nous n’avions plus qu’un jour à vivre. Mille réponses différentes sont possibles ; à chacune, chacun d’imaginer la sienne...

Jésus, lui, continue de se donner pleinement aux gens qui ont soif de sa Parole, soif de vérité et d’espérance.

C’est peut-être cela, « veiller » : être pleinement là, dans l’instant présent. Continuer à se soucier de ceux qui ont besoin de nous, ici tout près ou au niveau mondial. Veiller en témoignant en faveur de la justice, en priant pour ceux qui s’engagent au premier front dans le combat pour la paix et contre le scandale des inégalités qui engendre la misère. 

Veiller est décidément une affaire de cœur : que ce soit selon la sentence « Je dors, mais mon coeur veille. » (Cant 5, 2) ou mieux encore, avec les mots de S.Augustin :

« Tu nous as faits pour toi, Seigneur,

et notre cœur est sans repos tant qu'il ne demeure en toi. »

 

Sr Jacqueline  Loretan