Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Jacqueline Loretan

Commentaire de la Parole
Vendredi de la 22e semaine t.o.

Colossiens 1, 15-20 et Luc 5, 33-39

Quelle belle semaine que celle que nous venons de vivre avec le début de l’évangile de Luc : nous avons suivi Jésus depuis sa première prédication à Nazareth, ensuite pendant son passage à Capharnaüm où il a libéré un homme possédé ; puis sa visite dans la maison de Simon et la guérison de sa belle-mère ; la soirée passée à imposer les mains aux nombreux malades et enfin sa prédication au bord du lac avec la pêche miraculeuse et l’appel des premiers disciples.

Le choix de la liturgie omet les scènes de la purification d’un lépreux et du rétablissement d’un paralysé, ainsi que l’appel du publicain Lévy.
Et c’est justement après cela que nous nous situons aujourd’hui, voyant Jésus et ses disciples à table avec les amis de Lévy pour fêter sa conversion.
Là-dessus arrivent, comme une fausse note dans un chant de joie, les Scribes et les Pharisiens avec leurs critiques et leurs mesquineries (leur jalousies ?), insinuant qu’il vaudrait mieux jeûner et prier comme les disciples de Jean-Baptiste que manger et boire, et ceci avec des gens malfamés.

Mais Jésus n’est pas à court d’arguments pour présenter la question sous un autre jour, celui du sens profond du jeûne. A qui ou à quoi doit-il finalement profiter ? A Dieu ? Il n’en a pas besoin. Alors à notre bonne conscience, à l’image qu’on veut se donner devant les hommes ou - pourquoi pas -  à notre ligne ?

Jésus rappelle que les pratiques n’ont de sens que dans la relation au Seigneur, Epoux de son peuple. La seule raison valable du jeûne, c’est l’absence de l’Epoux, quand d’autres Noces seront célébrées, celles de l’Agneau immolé.
Par sa Pâque définitive, L’Agneau traverse la mort pour ressusciter et inaugurer l’Alliance nouvelle. Et donc un peuple nouveau, formé d’hommes nouveaux, de femmes nouvelles. En sommes-nous réellement, à l’image de Paul, « oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant » ? (Phil 3, 13b)

C’est pourquoi la parabole du vêtement neuf et des outres neuves vient à point. N’essayons pas de rapiécer du vieux pour faire croire que c’est du neuf ! Ne gaspillons pas le vin nouveau en voulant conserver les vielles outres !
En général, nous savons parfaitement où il convient de conserver les objets antiques qui ont de la valeur : soit aux archives, soit dans un musée.

Notre vie avec le Christ est destinée à être un témoignage devant les hommes de notre temps. Qu’ils se sentent attirés à Lui en nous voyant, en nous entendant. Il ne faudrait tout de même pas qu’ils commencent à bailler en notre présence !
Au contraire, que notre manière d’être leur révèle quels sont nos centres d’intérêt : tout lieu où des frères et sœurs en humanité vivent, souffrent, travaillent, construisent l’avenir. C’est là que Jésus agit aujourd’hui à travers ses disciples missionnaires ; c’est là que notre prière fait des merveilles sans que nous le sachions.

Le Christ - Epoux nous invite aujourd’hui à prendre place avec lui à la table de ses préférés, les « pécheurs et publicains », dont nous sommes, nous aussi.
Que notre joie de vivre et d’être en communion manifeste que l’Epoux est avec nous, avec l’humanité qu’il vient sauver. Que cette certitude fasse de nos existences une seule et incessante Eucharistie.

Sœur Jacqueline Loretan