Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Adrienne Barras

Commentaire de la Parole
24e semaine du t.o. A

1 Corinthiens 15,35-37.42-49 et Luc 8,4-15

Nous poursuivons la lecture du chapitre 15 de la 1e lettre aux Corinthiens et de l’évangile de Luc. Comme moi vous avez sans doute été sensibles à l’image de la semence utilisée à la fois par Paul et par l’évangéliste Luc. Je me suis demandé si par cette image les deux textes s’éclairaient mutuellement… 

Commençons par ce que nous avons entendu en 1 Co 15.

Après avoir vigoureusement défendu le lien entre la réalité de la résurrection des morts et celle du Christ (S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité v. 13), Paul aborde aujourd’hui la question du comment : Comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quelle sorte de corps reviennent-ils ? v. 35. La réponse à cette question paraît bien difficile à donner car comment parler d’une réalité dont personne, à part le Christ, n'a fait l’expérience ? Paul, en bon pédagogue, choisit de convoquer une expérience connue de ses auditeurs : Ce que tu sèmes ne peut reprendre vie sans mourir d’abord ; et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps de la plante qui va pousser, mais c’est une simple graine : du blé, par exemple, ou autre chose (v.36-37).

Je souligne deux points :

  • La graine pour porter du fruit doit être jetée en terre, elle doit pourrir, disparaître et donc d’une certaine manière mourir. Sans le passage par la mort de la graine pas de vie possible pour le blé.
  • Apparemment il n’y a aucune ressemblance entre la graine et la plante ; le corps de la plante n’est pas le corps de la graine. Et pourtant, mystérieusement, tout ce qui va constituer le corps de la plante est déjà présent dans la graine. Sans graine, toute mortelle qu’elle soit, pas de plante.

Ainsi en est-il de la résurrection des morts (v. 42) : Paul applique cette image du monde agricole à la réalité de la résurrection ; il en est de la résurrection des morts comme de l’aventure de cette graine qui meurt en terre pour donner vie à du blé… Laissons-nous habiter par cette image, rêvons-la ! Elle est bien plus suggestive, plus précieuse que des traités de théologie sur la résurrection.

Gardons aussi en mémoire ce qui suit : Ce qui est semé sans honneur ressuscite dans la gloire ; ce qui est semé faible ressuscite dans la puissance… (v. 43). Il m’a semblé qu’une sorte d’exultation saisissait Paul ! : ces mots parlent de nous, ils disent l’explosion de vie vers laquelle nous tendons, l’espérance qui doit, dès cette terre, nous habiter : notre corps, c’est-à-dire toute notre personne, est invité à une plénitude insoupçonnée de gloire et de puissance !

Avant de conclure, quelques mots sur la parabole de la semence dans l’évangile de Luc. Jésus identifie la semence : La semence, c’est la parole de Dieu (Lc 8, 11). Et pour porter du fruit cette parole, comme toute semence, doit tomber dans une terre accueillante. Cette terre c’est nous. Retenons ces trois verbes : entendre la parole, la retenir et porter du fruit. (v. 15). Voilà ce à quoi nous sommes invité.e.s sur cette terre. Voilà notre tâche quotidienne.

A notre mort, notre vie, semblable à une graine, sera jetée en terre. Notre vie, qui aura été, si nous l’aurons voulu, ensemencée par la parole de Dieu, enrichie, fécondée par elle. Au bout du passage de la mort, nous serons accueilli.e.s par le Père qui nous ressuscitera comme Il a ressuscité Jésus, son Fils, notre Frère. Et alors nous serons semblables à lui et nous partagerons sa gloire.

sœur Adrienne Barras