Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Jacqueline Loretan

Commentaire de la Parole
Samedi de la 3e semaine de Carême

Osée 6,1-6 et Luc 18,9-14

Vous avez peut-être remarqué que le Frère François Cassingena-Trévedy, moine bénédictin, est souvent cité ici. Dans son recueil d’homélies, «Sermon aux oiseaux», il s’en trouve justement une sur la parabole d’aujourd’hui. Je ne prétends pas faire mieux et vais donc citer, en les résumant un peu, quelques passages de sa prédication.

« Notre notable (le pharisien) commence sa prière haut, très haut, dans son transept intérieur : “Dieu, je te rends grâce…“. C’est donc une prière eucharistique qui s’ouvre solennellement ici. Mais elle tourne mal et elle pourrit sur pieds. “Je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes.“
L’oraison se mue en comparaison : notre homme comparaît devant Dieu, et voilà qu’il se compare, et qu’il fait comparaître les autres, en sa propre et majestueuse présence. L’autre, inexistant pour lui-même, n’est là que pour le mettre en valeur, lui.

Mais justement, tandis que notre notable, à la croisée du transept de lui-même, fait sa messe très basse et ses comptes d’épicier, l’autre, se frappant la poitrine dans un bas-côté de lui-même, prend un départ tout différent :“ Aie pitié de moi, pécheur !“. Sans le savoir, il entre dans son eucharistie par le rite pénitentiel, comme il convient. Et il n’en finit pas de commencer par là, et sa prière, beaucoup plus courte, est aussi beaucoup plus percutante : sur lui-même, au sens propre sans doute, mais aussi sur le Tout-Autre, au sens spirituel, car la componction de l’homme, la percussion du cœur de l’homme porte un coup au cœur même de Dieu.
Et Dieu lui-même, dans cette histoire ? Il ne dit rien. Au pharisien, il rit tout bas, de son grand rire éternel ; au publicain, il sourit, et c’est tout dire. »  (fin de citation)

***

Allons maintenant voir du côté de la 1ère lecture, celle tirée du prophète Osée, commençant par ce bel élan :

« Venez, retournons vers le Seigneur ! Efforçons-nous de connaître le Seigneur ! » Ce Seigneur qui veut la fidélité, et non le sacrifice, qui désire que nous le connaissions, ne sachant que faire de nos holocaustes.

Il nous est facile  de deviner lequel des deux hommes montés au Temple s’est efforcé de connaître le Seigneur. Sans même lever les yeux, le publicain a trouvé au fond de son cœur la connaissance de Celui à qui il s’adressait ; il y a trouvé les mots justes, la justesse du langage d’un homme en présence de son Dieu. S’abaissant, il a été élevé. Il rentre chez lui “justifié“ c’est-à-dire en paix avec Dieu et avec lui-même. 

Cela me fait penser au pape François qui se présente volontiers comme « pécheur pardonné ». Qui se reconnaît comme tel avance à grands pas dans la connaissance de Dieu et n’a pas besoin de lui offrir d’autres sacrifices que sa joie d’être pardonné.

 

Sr Jacqueline Loretan