Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Adrienne Barras

Commentaire de la Parole
Samedi de la 24e semaine t.o.

Luc 8, 4-15

Il y a d’abord la parabole du semeur (8, 4-8) que Jésus raconte à la grande foule (8, 4) qui s’est rassemblée autour de lui. Cette parabole, rapportée par les 3 évangiles synoptiques, se conclut par cet avertissement de Jésus : Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende !  (Lc 8, 8). C’est dire son importance. Alors ouvrons grandes nos oreilles !

Une parabole est faite d’abord pour être contemplée (c’est donc le regard et non l’intelligence qui est sollicité), alors que souvent nous voulons tout de suite comprendre !

Qu’y a-t-il à contempler ici ?

  • D’abord un semeur: Le semeur sortit pour semer sa semence (8, 5). Cet homme se définit tout entier par son acte de semer. Et il sème sa propre semence. Il sème à tout-vent, sans se soucier semble-t-il de la qualité du terrain sur lequel tombe la semence : le bord d’un chemin, des cailloux, les ronces, et enfin une bonne terre. Une fois sa tâche accomplie, le semeur disparaît du texte et toute la place est donnée à l’aventure de la rencontre de la semence avec le terrain sur lequel elle a été jetée.
  • Il y a ensuite la semence et les différents terrains sur lesquels elle a été semée. La semence contient en elle tout un potentiel de vie qui est cependant entièrement à la merci de la qualité du terrain qui la reçoit. La semence est faite pour tomber dans la terre, une bonne terre : là elle peut libérer ses potentialités : elle peut pousser et donner du fruit au centuple (8,8 ). La semence est à la fois puissante et fragile puisqu’elle peut être piétinée, mangée par des oiseaux, sécher dans un terrain pierreux, être étouffée par des ronces… (8, 6-8).

Ses disciples lui demandaient ce qui signifiait cette parabole (8, 9). A la demande de ses disciples Jésus va leur donner la signification de la parabole.
Remarquons que rien n’est dit du semeur !
Jésus passe tout de suite à la semence : la semence c’est la Parole de Dieu (8, 11).
Dieu parle sa Parole comme le Semeur sème sa semence : c’est ce que nous dit chaque page de l’Écriture et cela est si essentiel que la parole va finalement prendre chair en Jésus : et le Verbe s’est fait chair (Jn 1, 14).
Il n’était donc pas nécessaire d’en dire plus :  Dieu s’efface pour laisser toute la place à Sa Parole et sa rencontre avec les hommes. On peut aller plus loin : Dieu ne se laisse rencontrer qu’à travers la médiation de Sa Parole.
Toute parole demande à être écoutée (le verbe revient 5 fois) ; si elle ne l’est pas, elle ne produit rien, elle reste stérile, elle est vouée à la mort : c’est littéralement une lettre morte (cf. images des trois premiers terrains). Toute parole (qu’elle soit humaine ou divine) est livrée au bon-vouloir d’une oreille qui veuille bien l’entendre. L’image de la semence est donc très bien choisie car comme elle, toute parole (et même la Parole de Dieu) est donc à la fois extraordinairement puissante et infiniment fragile…

De même que la semence est faite pour entrer dans une terre bonne pour libérer ses potentialités, la Parole est faite pour entrer dans un cœur beau et bon. Entendre la Parole c’est donc la laisser entrer en notre cœur (8, 15), c’est-à-dire au plus intime de nous-mêmes : c’est la retenir, la garder en soi, la laisser patiemment (avec persévérance nous dit Jésus) nous travailler pour que nous puissions porter du fruit en surabondance (jusqu’au centuple 6, 8).

Qu’il nous soit donné de laisser notre cœur devenir beau et bon !
Pour notre joie et celle de Dieu.

 

Sr Adrienne Barras