Commentaire de la Parole
3e semaine de Pâques
Méditation sur Matthieu 11,25-30
Pour mieux prendre la mesure de cette exultation de Jésus, j’ai regardé les versets qui précédaient ce passage. Jésus semble quelque peu las et découragé quand il dit : « À qui puis-je comparer cette génération ? Elle est semblable à des enfants assis sur les places publiques, qui, interpellant les autres, disent : "Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous nous sommes lamentés, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine !". Jean est venu en effet, qui ne mangeait pas, ni ne buvait, et on dit : il a un démon ! Le Fils de l’homme est venu, qui mange et boit, et on dit : Voilà un homme glouton et ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs. » (Mt 11,16-18).
Dans ce contexte de lassitude, de fatigue, de déception, Jésus emmène ses disciples, et nous avec eux, sur un autre terrain. En accueillant cette Bonne Nouvelle, nous pourrions demander trois grâces :
La première. Demander la grâce de nous laisser enseigner, de nous laisser conduire dans le Mystère qui fait tressaillir de Joie, Jésus, au cœur de son impuissance humaine.
Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te loue, je te bénis, je te célèbre, parce que tu as caché cela aux sages et aux intelligents et tu l’as révélé aux petits, aux enfants. Oui Père, tel a été ton bon plaisir : « Révéler aux tout-petits que je suis Fils et que tu es Père ».
Personne ne peut accéder à cette connaissance par lui-même, par son propre savoir. Mais c’est le bon-plaisir du Père de le révéler à ceux qui veulent bien ouvrir leur cœur et entrer dans cette relation d’enfants de Dieu. C’est le bon-plaisir du Père de révéler le Fils, et c’est la volonté du Fils de faire connaître le Père.
La deuxième. Demander la grâce de pouvoir à nouveau entendre l’appel de Jésus, Fils bien-aimé du Père. Il appelle ceux qui veulent bien l’entendre :
« Venez à moi vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau et moi, je vous donnerai le repos ». Accueillons cet appel et mettons-nous en chemin vers Lui. Nous pourrions nous mettre en chemin vers Lui, chacun, chacune, en prenant un frère, une sœur, par la main. Un frère, une sœur dont nous connaissons la détresse, le poids du fardeau, et aller ensemble vers Lui.
Croire, espérer le repos qu’il veut procurer à ceux et celles qui s’abandonnent à sa tendresse.
Et enfin la troisième. Demander la grâce de nous laisser convoquer à son école, de recevoir son enseignement, quels que soient notre âge, notre statut, notre santé….
Hier, dans l’évangile de Jean, Jésus disait : « Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura plus faim ; celui qui croit en moi, n’aura plus jamais soif ».
Aujourd’hui Il nous dit : « Venez à moi, je suis doux et humble de cœur. Prenez sur vous mon joug et vous trouverez du repos ».
Sœur Berta Lütolf