Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Celui qui vient à moi aura la vie éternelle

Commentaire de la Parole
3e semaine de Pâques

Jean 6,43-51 et Actes 8,26-40

Nous voici plongé.e.s dans la lecture du chapitre 6 de S. Jean et nous allons d’étonnement en étonnement.

Mardi nous avons entendu Jésus nous dire « Je suis le Pain de la vie ». Deux fois encore aujourd’hui il le redit : « Je suis le Pain qui descend du ciel  » (v. 50) et « Je suis le Pain vivant » (v. 51). Nous sommes tellement habitué.e.s à entendre cette petite phrase que sans doute ne mesurons-nous plus l’énormité de cette déclaration : comment peut-on dire de soi que l’on est du pain et le Pain de vie ? Comment est-ce possible de s’identifier à cette nourriture de base, qui a pour "vocation" d’être mangée ?…

Ce qui étonne aussi c’est que Jésus nous laisse avec cette question ; il ne donne aucune explication, il ne va pas donner un autre signe qui authentifierait ce qu’il vient de dire. Il se contente de répéter cette formule : « Je suis le Pain de la Vie ».

Alors comment nous situer par rapport à cette déclaration ? Jésus nous le dit en utilisant deux verbes: venir à Lui, et croire en Lui.  Venir à Jésus, croire en Jésus, à la fois Fils de Joseph et Fils du Père, Pain de Vie. Il ne s’agit pas de savoir, de comprendre, parfois il y a des choses qui nous dépassent… Mais ce qui compte, c’est d’entrer en relation avec Lui.

Venir à Lui et croire en Lui ; ne pas venir à Lui, ne pas croire en Lui : Jésus nous dit que l’enjeu est de taille car ce qui se joue là c’est la vie ou la mort : « Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle celui qui croit » (v. 47) et  Le pain qui descend du ciel est tel que celui qui croit ne mourra pas » (v. 50).  

Venons-en à la chose la plus étonnante, à la fin du passage entendu aujourd’hui : « Moi je suis le Pain vivant qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde » (v. 51).

D’abord remarquons un nouveau verbe : manger. Qui vient prendre le relais du verbe croire et l’approfondir : au cas où nous n’aurions pas compris que croire en Lui n’avait rien d’une croyance extérieure qui n’engageait pas notre vie, Jésus nous dit que croire en Lui, c’est en quelque sorte le manger, le faire entrer nous, l’incorporer. Venir à Lui, croire en Lui est une vraie nourriture, pour la vie éternelle. En écho on pourrait entendre Paul quand il dit : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Ga).

J’en viens à la dernière phrase d’une densité extraordinaire où tous les mots comptent : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde ». Jésus est vrai pain de vie parce que sa vie, il l’a donnée jusqu’à sa mort sur la croix. C’est sa vie donnée qui est source de vie, qui est pain qui nourrit pour celui, celle qui croit en Lui, qui le "mange" pour suivre ensuite le même chemin de don.

Dans la première lecture nous avons rencontré le fonctionnaire de la reine d’Ethiopie. Sur son char qui le ramène chez lui, il médite ce passage d’Isaïe qui évoque un personnage mystérieux, victime innocente qui donne sa vie. L’énigme est levée par Philippe qui le rejoint sur sa route : cette victime innocente, c’est Jésus mort sur la croix et que Dieu a ressuscité ! Sa vie, parce qu’elle était donnée, a transformé sa mort en moyen de vivre et de faire vivre.

L’eunuque et nous pouvons poursuivre la route, dans la joie, puisque le Ressuscité est à jamais notre Pain de Vie, qui ouvre en chacun.e de nous un chemin de DON.

Sœur Adrienne Barras