Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Jacqueline Lorétan

Commentaire de la Parole
Jeudi de la 3e semaine de l'Avent

Isaïe 54, 1-10 et Luc 7, 24-30

« Crie de joie, femme stérile, toi qui n’as pas enfanté ;
jubile, éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs ! »

Comment pourrait-elle se réjouir, cette femme qui n’a pas enfanté, cette femme d’Israël dont le désir intime de devenir la mère du Messie ne se réalisera pas ? Et pourtant, Le Seigneur se souviendra d’Elisabeth, la stérile qui enfantera Jean le précurseur : « car rien n’est impossible à Dieu ».

Mais avant tout, ce texte prophétique d’Isaïe annonce déjà l’accomplissement en Marie de la naissance du Sauveur, alors qu’elle essayait d’expliquer à l’ange : « Je ne connais pas d’homme ». Qui donc mettrait un obstacle à Dieu !

Il en va de même pour le peuple d’Israël, maintes fois infidèle, affaibli par des nations ennemies, mené en exil : 

« Élargis l’espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure ! »

En ces dures périodes de son histoire, Dieu, par la voix du prophète, lui demande d’élargir l’espace de sa tente, donc de devenir à nouveau une nation libre et respectée.

Adviennent ensuite, comme un poème, ces magnifiques paroles de consolation adressées à une femme méprisée, car sans enfants :

« Ne crains pas, tu ne connaîtras plus la honte ; ne tiens pas compte des outrages :
Car ton époux, c’est ton Créateur.
Un instant, je t’avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, dit le Seigneur, ton rédempteur qui te montre sa tendresse. »

Comme il est beau de contempler ensuite, dans le Nouveau Testament, l’histoire de cette femme stérile, Elisabeth, à la lumière d’une telle prophétie ! Le Christ, dans notre texte d’aujourd’hui, fait l’éloge du fils qu’elle a enfanté :

Non, il n’est pas de ces enfants gâtés des riches ou des notables qui mènent une vie de playboy.

« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ?
 Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un homme habillé de vêtements raffinés ?
Mais ceux qui portent des vêtements somptueux et qui vivent dans le luxe sont dans les palais royaux. »

Non, il n’est pas de ces enfants gâtés des riches ou des notables qui mènent une vie de playboy. Il est le précurseur, le héraut annonçant le Seigneur qui vient.

Reste alors cette phrase mystérieuse : 

« Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne n’est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. »

Comment est-il à la fois le plus grand et le plus petit ? Les commentaires divergent. Serait-ce parce que Jean-Baptiste est de l’Ancienne Alliance, et qu’alors le “moindre chrétien“ serait plus grand ? Il y a aussi une autre piste évoquée par certains : le plus grand dans le royaume de Dieu serait alors celui qui sait se faire petit comme Jésus le demande. Mais n’est-ce pas le Christ lui-même qui s’est fait le dernier de tous dans sa kénose, son abaissement, comme nous le prions chaque samedi soir avec l’hymne aux Philippiens :

Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu,
ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu…  (Phil 2,6)

Ou, encore, dans le récit du dernier souper, chez Luc :

« ...que le plus grand d’entre vous devienne comme le plus jeune, et le chef, comme celui qui sert. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. »  (Lc 22,26-27)

Voilà le plus grand amour. Il vient à notre rencontre.

 

Sr Jacqueline  Loretan