Commentaire de la Parole
5e semaine de Pâques
Actes 14,19-28 et Jean 14,27-31
Dans son homélie, le Pape François commente l'Évangile de ce jour (Jn 14,27-31) dans lequel Jésus dit à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne ».
« Le Seigneur, avant de s’en aller, salue les siens et leur fait le don de la paix, la paix du Seigneur ». « Il ne s'agit pas de la paix universelle, cette paix sans guerre que nous voulons tous avoir toujours, mais de la paix du cœur, de la paix de l'âme, de la paix que chacun d'entre nous a en lui. Et le Seigneur la donne, mais non pas comme le monde la donne ». Il s'agit d'une paix différente.
« Le monde te donne la paix intérieure, comme ta possession, comme quelque chose qui est à toi et qui t'isole des autres, c'est une acquisition de ta part : j'ai la paix. Et toi, sans t'en rendre compte, tu t’enfermes dans cette paix, c'est une paix pour toi », qui rend calme et heureux, mais qui « t'endort un peu, t'anesthésie et te fait rester avec toi-même ». C'est « une paix qui coûte cher parce qu'il faut constamment changer les instruments de la paix, c’est une paix temporaire et stérile ».
« Mais la paix que Jésus donne, c'est autre chose. C'est une paix qui vous met en mouvement, elle n’isole pas, elle met en mouvement, elle fait aller vers les autres, elle crée une communauté, elle crée la communication.
La paix du monde coûte cher, la paix de Jésus est gratuite. La paix du Seigneur est un don de LUI. Elle est féconde, elle met en marche, en mouvement. »
Un exemple de l'Évangile qui me fait penser à ce qu'est la paix dans le monde : c’est l’homme qui avait « des greniers pleins » et qui voulait en construire d’autres pour enfin vivre en paix. « Idiot, lui a dit Dieu, ce soir tu vas mourir ». Cette paix de la terre « n'ouvre pas la porte de l'au-delà ». Par contre, la paix du Seigneur est « ouverte vers le Ciel. C'est une paix féconde qui ouvre et conduit les autres avec soi, au Ciel ».
Le Pape nous invite à examiner ce qui fait notre paix : « Dois-je payer pour la paix ou puis-je la recevoir gratuitement du Seigneur ? A quoi ressemble ma paix ? Quand je rate quelque chose, est-ce que je me fâche ? Ou est-ce que je m’en remets au Seigneur ? Est-ce-que je peux m’endormir en paix ?
Si je suis en paix, je peux la communiquer aux autres et faire avancer les choses. C'est ça que produit la paix du Seigneur.
Même dans les moments difficiles, dans la traversée d’une épreuve, cette paix reste en moi. C’est la paix du Seigneur. La paix du Seigneur est féconde, est pleine d'espérance, elle oriente le regard vers le Ciel ».
Hier j’ai reçu une lettre d'un « bon prêtre » qui me disait que je parle peu du Ciel. « Et il a raison. C'est pourquoi je voulais aujourd'hui souligner ceci : cette paix, cette paix que Jésus nous donne, est une paix pour le présent et pour l'avenir. C'est de commencer à vivre le Ciel, avec la fécondité du Ciel. Il ne s'agit pas d'une anesthésie. L'autre paix, oui : vous vous anesthésiez avec les choses du monde et quand la dose de cette anesthésie se termine, vous en prenez une autre et une autre et une autre et une autre... C'est une paix définitive, fructueuse et contagieuse. Elle n'est pas narcissique, car elle se tourne toujours vers le Seigneur. La paix du monde oriente le regard vers soi-même, elle est un peu narcissique ».
« Que le Seigneur nous donne sa paix pleine d'espoir, qui nous rend féconds, qui nous rend communicatifs avec les autres, qui crée la communauté et qui regarde toujours vers la paix définitive du Paradis ».
Homélie du pape François
citée par Sr Berta Lütolf