Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Jacqueline Lorétan

Commentaire de la Parole
Lundi de la 13e semaine t.o.

Amos 2, 6-10.13-16

En ce lundi, nous avons l’occasion de faire connaissance avec le Prophète Amos. Même s’il est compté parmi les “petits“ prophètes, le Seigneur l’avait appelé pour défendre une “grande“ cause : celle des pauvres exploités et sans défense.

Originaire d’une bourgade de Juda, Amos se voit envoyé chez ses voisins du nord, au royaume d'Israël, donc un peu comme un étranger. Il se présente lui-même comme un simple berger et cultivateur, n’étant ni prêtre, ni prophète. Plutôt prophète improvisé. Une sorte d'observateur de son temps, "journaliste engagé", dirait-on aujourd’hui.

Il peut être virulent, utiliser des images fortes, et non un vocabulaire abstrait et raffiné. Pour mieux se faire entendre et comprendre, il sait hausser le ton et gesticuler. Son nom signifie d’ailleurs « porteur de fardeau ». Et quel fardeau !

Nous avons entendu ses dénonciations envers les chefs et les riches du peuple :

« Ils vendent le juste pour de l’argent,
le malheureux pour une paire de sandales.
Ils écrasent la tête des faibles dans la poussière,
aux humbles ils ferment la route. »

En effet, au temps d’Amos, le peuple d’Israël vivait dans le refus de Dieu, et cela dans des circonstances de paix et de prospérité qui auraient normalement dû augmenter sa foi. Mais c’était juste le contraire : il régnait en Israël une injustice flagrante. Les riches et les chefs religieux exploitaient les pauvres, pratiquaient l’idolâtrie, mais se donnaient bonne conscience en faisant des aumônes au temple. Ils dissociaient culte et justice sociale. Nous l’avons entendu :

« Auprès des autels, ils se couchent
sur les vêtements qu’ils ont pris en gage.
Dans la maison de leur Dieu,
ils boivent le vin de ceux qu’ils ont frappés d’amende. »

Avec toutes ces abominations et bien d’autres, que devenait l'Alliance unissant Dieu à son peuple ? Et que valait un culte, si les droits des pauvres étaient piétinés ?

Ce que nous lisons et entendons là, ce n’est pas une pièce sortie des archives ; c’est l’histoire humaine à travers les siècles et jusqu’à nos jours, hélas.

Amos mérite d’être écouté encore maintenant, les actualités du monde ne nous le montrent que trop bien. Demandons à Dieu d’appeler encore et toujours des hommes et des femmes de la trempe d’Amos ; prophètes pour notre temps au cœur du monde.

***

Et si cela nous concernait de près, nous, Sœurs de Saint Maurice, appelées à rendre témoignage à la vérité ? Nous, Sœurs de Saint Maurice, appelées à être attentives à « toute misère, toute solitude et toute souffrance » ?
Rendons grâce au Père pour une telle vocation ; que nos vies données joyeusement hâtent la venue du règne de Dieu et de sa justice.

 

Sr Jacqueline Lorétan