Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Jacqueline Lorétan

Commentaire de la Parole
Samedi de la 30e semaine t.o.

Luc 14, 1.7-11.12-14

Tout à fait d’accord avec le Christ à propos du choix des places. En tout cas pour ces gens qui se croient quelqu’un ; pas comme moi qui suis un être discret et modeste. Bien-élevé et pas du tout susceptible.

Vraiment ? S’il m'arrivait à moi d’être reléguée plus bas en me faisant remarquer que je ne fais pas partie des VIP ? Je sentirais bien une sorte de malaise m’envahir, quelque chose entre colère et honte qui me dit que ce n’est pas à recommencer.

Jésus, donc, a-t-il raconté cela pour apprendre aux invités, pour nous apprendre, les bonnes manières à table ? Certainement pas. Cette histoire très sensible touche l’être profond. Comment est-ce que je me situe face à ce qui seul importe, le « banquet final » dans le Royaume à venir, où les derniers seront premiers et les premiers derniers ? Selon les reversements des valeurs si chers à Jésus, à en juger par les Béatitudes : « Heureux vous, les pauvres…mais malheureux vous, les riches ! » (cf. Luc 6, 20-26).

Je me permets d’étendre la réflexion au paragraphe suivant que nous n’entendrons pas lundi, comme ce sera la Fête de la Toussaint.

Donc, à la suite de notre récit, Jésus nous libère du casse-tête des places à attribuer et de l’art d’éviter tout faux-pas. Ce que l’ordre mondain rend compliqué, la logique du royaume le simplifie : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. » (Lc 14, 12-14).

Nous retrouvons ici à nouveau la perspective eschatologique: la résurrection des justes. Même sans être maîtresse de maison ni avoir charge d’organiser des banquets, ce message fait réfléchir.

Est-ce que mon attitude varie selon mes sympathies/antipathies lorsqu’on frappe à ma porte ou sonne sur mon téléphone ? Mon degré d’amabilité, de disponibilité, est-il le même selon qui s’invite dans ma sphère privée, ou qui ose me voler mon temps, surtout si c’est un jour de congé ?

Et inversement : à qui vais-je téléphoner en premier, écrire un petit mot, dire de passer en visite ? L’Evangile me recommande de commencer par ceux qui ne pourront pas me le rendre, qui ne pourront pas aller partout dire du bien de moi, ni me faire des faveurs. Ces personnes existent réellement, parfois dans le proche entourage. Des personnes qui ne comptent pas dans nos sociétés d’élite ; mises de côté et condamnées au silence ; classées inintéressantes, si ce n’est carrément ennuyeuses et gênantes. Elles existent pourtant, avec modestie et sans prétentions ; riches de dons et de talents ignorés… 

C’est encore Lui, Jésus, qui va nous initier à son regard de tendresse et de haute estime. Lui qui, lors de sa naissance, n’a pas été accueilli dans l’hôtellerie et qui, par contre, a reçu comme premières visites d’honneur des bergers exclu de la bonne société ; c’est lui qui va nous guider à faire le bon choix des personnes à inviter, c’est-à-dire à qui donner de préférence notre temps et notre affection.

Que ces critères nous guident spécialement durant les fêtes de fin d’année qui déjà se pointent à l’horizon. Ces fêtes qu’appréhendent – hélas - tant de personnes seules et délaissées. A nous de relever ce défi.

 

Sr Jacqueline  Loretan