Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Jacqueline Lorétan

Commentaire de la Parole
Samedi de la 2e semaine de Pâques

Jean 6, 16-21

« Le soir venu » : pas n’importe quel soir. Jésus et ses disciples ont passé la journée avec une grande foule venue de loin et qu’il fallait nourrir. Cela peut nous rappeler la longue journée de dimanche passé, avec nos amis ukrainiens. Nous nous sommes données avec joie et sans compter, mais, le soir, nous avons senti nos bras et nos jambes fatigués. Cela n’a rien enlevé à notre bonheur puisque nous aussi, nous avons pu gagner “l’autre rive“, celle de nos communautés où nous avons pu nous raconter les événements de la journée.
Là-dessus, nous avons bien dormi !

Dans notre récit, cela se passe de manière beaucoup moins douillette. Les disciples descendent au bord du lac et s’embarquent. S. Jean nous dit que c’était déjà les ténèbres. Drôle d’expression pour dire qu’il commence à faire nuit. Il nous explique ensuite que Jésus ne les avait pas encore rejoints. Veut-il parler des ténèbres de l’absence de Dieu ?

Voici ce qu’en pense le Père François Bessonnet, bibliste français :

« Le récit associe la mention du soir et des ténèbres à la décision des disciples de partir pour Capharnaüm, en l’absence de Jésus. Livrés à eux-mêmes, sans Jésus, les disciples connaissent les ténèbres. De leur seule initiative et par leurs propres moyens, les disciples embarqués peinent dans la tempête. Cette barque unique, chez Jean, lui confère un caractère éminemment ecclésial. Si la tentative de la foule de se saisir de Jésus pour le faire roi anticipait la croix, le récit de la marche sur les eaux évoque, quant à lui, la victoire annoncée de Jésus sur la mort. Le discours du pain de vie sera donc à entendre dans une dimension résurrectionnelle que la fête de la pâque, proche, lui donnait déjà. » (www.aularge.eu)

Vraiment, pour les disciples, c’est une nuit folle, cauchemardesque : ténèbres, tempête, vagues, et puis cette soudaine apparition de Jésus marchant sur la mer ! Joie de le voir arriver ? – Non, tout au contraire, c’est la peur qui s’empare d’eux. La voix de Jésus les sort enfin de leur frayeur : « C’est moi. N’ayez pas peur. »

A travers le “JE SUIS“ (traduit ici par : c’est moi) s’exprime la présence même de Dieu par son Fils. Un Fils qui change la peur en crainte, en cette “sainte crainte“, don du Saint-Esprit, qui nous saisit face à la distance infinie entre notre petitesse et la grandeur de Dieu. Crainte salutaire et non plus peur stérile.
Et les voilà arrivés à bon port sans s’en apercevoir ; Jésus est avec eux.

Ces prochains jours, la liturgie nous propose la suite du chapitre 6 de S. Jean, le discours sur le pain de vie. Discours d’une telle nouveauté que ceux qui ne croient pas en la divinité de Jésus finissent par se séparer de lui, disant : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »

Demandons pour nous et pour beaucoup de nos contemporains la grâce de pouvoir confesser avec Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »

 

Sr Jacqueline Lorétan