Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Berta Lütolf

Commentaire de la Parole
2e semaine de l'Avent

Isaïe 35,1-10 et Luc 5,17-26

Par le prophète Isaïe, nous entendons : “… dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts et ne craignez pas. Voici votre Dieu ; c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver »”. 

Dans l’évangile de ce jour, en saint Luc, il est donné à Jésus de nous révéler comment advient cette revanche de Dieu dans le corps des humains, en réponse à une foi qui est là, dans le cœur des hommes. 

Jésus enseigne dans une maison où il n’y a plus de place. Y sont assis, en plus de la foule, des pharisiens et des docteurs de la Loi venus de tous les villages de Galilée et de Judée, ainsi que de Jérusalem. Ils ont bien leur place dans la maison. Ils écoutent le discours de Jésus.

Font alors irruption des gens, cinq en tout, poussés par un mouvement de foi. La porte de la maison étant inatteignable, ils vont faire irruption par le haut, par le toit. Et voilà qu’ils portent au premier plan ce qui dérange, ce qu'on a habituellement tendance à cacher : le mal, la souffrance, les paralysies qui ternissent l’image idéale de l’homme, qui bafouent l’image du corps, jeune et beau.

Jésus a vu leur foi. Foi qui n’est pas attribuée à l’un ou l’autre des cinq en particulier, mais à ce qui se manifeste par l’ouverture dans le toit, par la brèche dans l’espace clos de la maison. Ce que l’Evangile appelle “foi”, c’est cet attrait puissant et muet que Jésus perçoit en présence de ce corps malade. C’est comme si cette irruption venant d’en haut en cet instant lui permettait d’accomplir l’œuvre qu’il a à accomplir : « la vengeance de Dieu » selon Isaïe.

Ce corps paralysé guéri portera son brancard. Il restera marqué, de même le corps ressuscité de Jésus gardera la marque de sa Passion. Ce qui tombe et chute, c’est un idéal de vie pleine, sans faille, d’une humanité parfaite.

La foi ! Le plus souvent dans l’Evangile, cette foi est là dans le cœur de ceux qui viennent à Jésus ; elle précède ; elle s’éveille à la rencontre de Jésus. Elle n’est pas le fruit ou la conséquence d’un discours ou d’une persuasion quelconque.

Les Pharisiens et les docteurs de la loi ne perçoivent pas ce mouvement de la foi. Il n’y a pas chez eux de mouvement de la foi au moment de la rencontre de Jésus avec le paralysé, mais seulement un procès intérieur qui les questionne et les fait dire : “Il blasphème”. Ils restent bloqués sur la question du pouvoir ou sur la défense du pouvoir de Dieu. 

Jésus ne récuse pas cette question du pouvoir de Dieu qui préoccupe les docteurs de la Loi, mais il leur parle de l’autorité conférée au Fils de l’homme : “Le Fils de l’homme a autorité sur la terre de remettre les péchés”.

Pour qu’il y ait rémission des péchés, deux forces sont nécessaires : la foi des hommes et l’œuvre du Fils de l’homme. C’est ainsi que nous sommes engendrés ; c’est ainsi que se construit le Corps du Christ.

  

Sr Berta Lütolf