Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Jacqueline Loretan

Commentaire de la Parole
Samedi de la 2e semaine de Pâques

Actes 6,1-7 et Jean 6,16-21

Hier, nous sommes entrés dans le grand chapitre 6 de l’Evangile de Jean, celui du discours sur le pain de vie. Nous avons pu nous représenter intérieurement la scène idyllique de la multiplication des pains : sur les pentes verdoyantes de la Galilée printanière, les gens assis, heureux de manger à leur faim.
Avec le texte que nous venons de lire tout à l’heure, le cadre change soudain du tout au tout ; c’est le soir, il fait nuit, la tempête menace : c’est le récit de La Tempête apaisée.  

Nous la connaissons bien, cette scène que les artistes de toutes les époques ont illustrée ; il y a la mer déchaînée et la barque secouée par les vagues ; les disciples apeurés, réveillant le Maître. Car dans les trois versions synoptiques, Jésus est avec eux, même s’il dort.
Chez Jean, par contre, les disciples sont seuls. Ils avaient vu partir Jésus loin de la foule qui voulait le faire roi. Là-dessus, descendant vers le lac, ils se sont mis, sans lui, à regagner « l’autre rive ». Et les voici, surpris par la tempête, dans le noir. Seuls.

Ce n’est pas par hasard que l’évangéliste mentionne les ténèbres en même temps qu’il constate que Jésus n’avait pas encore rejoint les disciples. La barque n’allait pas résister au grand vent et aux vagues. Or, nous savons que chez Jean, tout a une valeur symbolique. Ainsi, la barque représente l’Eglise, et la mer agitée un lieu de danger mortel.

Or, ils avaient ramé déjà environ 5 km (ce qui correspond à la traversée du Léman de Vevey à Saint-Gingolph) quand enfin ils aperçoivent Jésus qui s’approche. Soulagement ? Non. Leur effroi monte d’un cran quand ils le voient qui marche sur la mer, comme cela, sans s’enfoncer ; Il est bien Celui qui domine la mort même.

« C’est moi. N’ayez plus peur. »

Aussitôt, la barque touche terre. Ils sont arrivés.

Tout ce récit sombre nous prépare à merveille pour les lendemains lumineux où nous sera donné Le discours sur le pain de vie.
Jésus, ayant apaisé la peur des hommes en même temps que la tempête, avait déjà révélé son identité divine en disant « C’EST MOI ». Bientôt nous l’entendrons déclarer :

« JE SUIS le pain vivant descendu du ciel. » -  « JE SUIS le pain de la vie. »

Sachons le reconnaître.

Dans nos propres existences ; dans nos tempêtes comme dans les moments de grâce.

Sr Jacqueline Lorétan