Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Jacqueline Loretan

Commentaire de la Parole
Lundi de la 3e semaine de Carême

2R 5,1-15a et Lc 4,24-30

Il s’est vite évaporé, l’enthousiasme des auditeurs à la synagogue de Nazareth. Ça tourne même très mal pour le prédicateur, un nommé Jésus, bien connu de tous pour avoir grandi parmi eux. L’étonnement tourne à la méfiance ; s’ensuivent le rejet et la tentative de supprimer l’imposteur.

Il faut dire qu’il y avait dans les propos de Jésus de quoi fâcher ses compatriotes certainement plus patriotiques que lui ! Jésus, donc, au lieu de se contenter d’évoquer le salut apporté à Israël, pousse un peu loin son discours en citant Elie et Elisée - grands prophètes s’il en est – et en choisissant parmi leurs haut-faits justement deux exemples qui se rapportent à des étrangers : la veuve de Sarepta et Naaman, le Syrien.

Et voilà que nous y venons, à Naaman dont nous parle la 1ère lecture. Général des armées du roi d’Aram en Syrie. (12s. avant J.C.), c’était un personnage important et haut placé ; cependant, nous le verrons, humainement si proche de nous, si touchant dans ses réactions.

Or, il se trouve que ce « vaillant guerrier », comme l’appelle l’auteur du texte, était lépreux. C’est la catastrophe, la fin de sa carrière, car il est désormais intouchable, exclu. Dans sa maisonnée on en parle pourtant, puisque la petite esclave juive, servante de son épouse, ose avancer une possibilité de guérison pour le maître.
Le roi est mis au courant des exploits d’un certain prophète dans la lointaine Samarie. Ne voulant pas perdre son excellent général, la décision est vite prise. Il faut que Naaman s’y rende immédiatement, avec tout le faste et le protocole d’un voyage officiel du plus haut niveau, de Roi à Roi.

Nous venons d’entendre ce long récit avec ses péripéties, ses déceptions et l’orgueil blessé du grand personnage. Et il y a de quoi. Sans même le recevoir personnellement, le prophète lui ordonne par messager interposé d’aller se baigner sept fois dans le Jourdain. Rien d’autre ? Est-ce qu’on se moque de lui ? Pour qui le prend-on donc ? Humilié, révolté, il est sur le point de tout gâcher.

Et voici qu’au moment critique arrive cette intervention pleine de bon sens de la part de ses serviteurs : « Père ! Si le prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, tu l’aurais fait, n’est-ce pas ? Combien plus, lorsqu’il te dit : "Baigne-toi, et tu seras purifié.” »
La grâce des grâces, c’est que le maître obéit aux serviteurs. Et là, tout est gagné.
La lèpre le quitte en même temps que son orgueil.

Oui, il nous ressemble, nous lui ressemblons bien, à cet homme qui rechigne à faire une chose si banale, vu l’importance du problème. Il ne nous est pas toujours spontané de suivre un conseil tout simple devant une grande difficulté. Qu’il s’agisse d’une simple affaire de ménage, où les bonnes idées fusent entre femmes expérimentées ; ou, alors, qu’il s’agisse d’une chose réellement grave, telle que, nous nous souvenons, l’arrivée soudaine du coronavirus ; nous étions dépourvus et même angoissés. Que faire, comment se défendre ? Et voilà ce que nous conseillaient les scientifiques, les professeurs et spécialistes en pandémies :

                                               « LAVEZ-VOUS LES MAINS ! »

Revenons maintenant à Jésus, tel que nous le voyons au dernier verset de l’évangile d’aujourd’hui : « Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. »
Contemplons un moment sa démarche souveraine et libre.
Oui, il passe, car son heure n’est pas encore venue.
Viendra le jour où, à l’image de Naaman, Lui, le Maître, se fera Serviteur obéissant afin que tous, nous soyons guéris de nos petits orgueils et susceptibilités.

 

                                   « PAR SES BLESSURES, NOUS SOMMES GUERI.E.S. »

Sr Jacqueline Loretan