Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Adrienne Barras

Commentaire de la Parole
Samedi de la 4e semaine de Pâques

Actes 13,44-52 et Jean 14,7-14

Entre le récit du lavement des pieds (Jn 13) et celui de la passion (Jn 18), Jésus… parle ! : d’abord longuement à ses disciples (Jn 3,31-16,33) puis à son Père (Jn 17). C’est à l’écoute de ces quatre chapitres que nous invite la liturgie depuis hier et jusqu’à la Pentecôte.

Il vaudrait la peine de prendre le temps de lire d’une traite ces chapitres, seul.e. et en communauté ; et de lire à haute voix pour que ces paroles testamentaires de Jésus (Il va vers le Père (Jn 14,12)) résonnent à nos oreilles et descendent au plus profond de nous…

Paroles testamentaires de Jésus… mais il y a plus encore : « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres (14,10) » : ses paroles sont à la fois totalement siennes et celles qu’il a reçues d’un Autre, le Père.
Entendre les paroles de Jésus, c’est du coup entendre celles de son Père ; c’est le connaître, le voir même (14,7), c’est entendre battre son cœur.
C’est à cette double écoute que nous allons donc nous mettre ces prochaines semaines.

Père… Jésus semble n’avoir que ce mot à la bouche (il revient 11 fois dans ces quelques versets). Il n’a de désir que de le faire connaître ; il va même jusqu’à dire : dès maintenant vous le connaissez et vous l’avez vu (14, 7) : le Tout-Autre, l’Inconnaissable, Lui que nul homme n’a pu voir se donne à voir et à connaître en cet homme Jésus. Non seulement par lui mais en lui :  « Je suis dans le Père et le Père est en moi… (14,10.11) ; le Père demeure en moi (14,11) ; le Père est glorifié dans le Fils (14,13) ».
Paroles d’une densité extrême qui tentent d’exprimer la communion entre le Tout-Autre révélé comme Père et cet homme, Jésus de Nazareth, qui se reconnaît comme son Fils. Ce mystère, Philippe n’arrive pas à le concevoir, et cela provoque l’étonnement un peu douloureux de Jésus : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : « Montre-moi le Père ? » (14,9) ». 

Jésus est venu nous révéler qu’entre lui et Celui qu’il ne cesse d’appeler Père et à qui Il ne cesse de s’adresser, tout est commun : les paroles, les œuvres[1]. Il nous révèle que Dieu n’est pas solitaire mais relation de personnes se recevant l’une de l’autre, dans une communion sans confusion. Il nous dit aussi que la relation entre le Père et le Fils n’est pas un en-soi fermé sur lui-même, bien au contraire : chacun.e de nous, chaque être humain est invité à entrer dans leur intimité, à demeurer en eux.  

Pour nous il s’agit encore et toujours de croire (14,11-12), c’est-dire de nous fier à la Parole de Jésus, de nous appuyer sur elle, d'édifier notre vie et nos relations en elle parce que nous mettons notre confiance en celui qui nous parle et que nous reconnaissons comme le Chemin, la Vérité et la Vie (14,6).

C’est bien sur elle, la Parole du Seigneur (Ac 13,44-52), que s’appuient Paul et Barnabé, les poussant, comme les témoins de tous les temps, à aller jusqu’aux extrémités de la terre (Ac 13,47), à franchir de nouvelles frontières pour annoncer ce qui brûle leurs cœurs : Jésus est le Fils bien-aimé du Père, en Lui chaque être humain est fils, fille bien-aimé.e du Père.

Philippe ne croyait pas si bien dire :  cela nous suffit ! (Jn 14,8)

Oui, cela nous suffit !

 

[1] Paroles et œuvres : ce dont parle ce passage en particulier.

Sr Adrienne Barras