Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Moi, je ne suis pas le Christ...

Commentaire de la Parole
2e semaine de Pâques

Actes 5,27-33 et Jean 3,31-36

Ces paroles de l’Evangile, Jean les place dans la bouche de Jean-Baptiste. Juste avant le passage d’Evangile que nous lisons aujourd’hui, Jean-Baptiste vient d’être interpellé par ses disciples qui s’inquiètent de la concurrence de Jésus qui baptise à son tour. Cette interpellation nous vaut cette magnifique déclaration : « Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui qui a l’épouse, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. » (vv. 28-9).

Dans le passage d’Evangile que nous venons d’entendre, Jean-Baptiste poursuit sa confidence sur Celui qu’il nomme le Christ et l’Epoux.

J’ai aimé m’attarder sur ce qui est dit de Lui : Il est « Celui qui vient d’en-haut  »; Il est « le Fils qui témoigne de ce qu’il a vu et entendu ; Il dit les paroles de Dieu. Il est au-dessus de tous », mais il n’est pas seul : il est le « Fils de Dieu », du « Père qui lui donne l’Esprit sans mesure, qui l’aime et a tout remis entre ses mains ».
C’est comme si Jean-Baptiste avait saisi de l’intérieur le mystère de leur relation, l’amour qui circule entre le Père et le Fils ; c’est là que s’origine le témoignage de Jésus, c’est là la raison d’être de sa venue dans la chair. Ce témoignage rencontre notre liberté ; il peut être refusé (le texte nous dit : « personne ne reçoit son témoignage… ») et ce refus ne peut produire que des fruits de mort. Mais il est aussi accueilli par ceux qui croient et alors la vie jaillit en abondance.

Comment ne pas être frappé.e par les ressemblances entre le passage des Actes et l’évangile de ce jour ?

Comme le Fils, d’autres fils, les Apôtres « témoignent de ce qu’ils ont vu et entendu », de la plus grande œuvre accomplie par le Père : la résurrection du Fils établi « Prince et Sauveur ». Cette force de témoignage est en eux irrésistible, plus forte que toutes les menaces. Ils le disent : « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».
Le témoignage du Fils a été rejeté ; celui des Apôtres l’est aussi. Et comme leur maître cela va les conduire à la mort. Mais il est aussi accueilli, et cela produit des fruits extraordinaires de vie, de conversion et de pardon des péchés.

En joignant ces deux passages dans une même méditation, nous découvrons que le serviteur, c’est-à-dire chacun.e de nous, « n’est pas plus grand que le Maître», et que notre destinée est semblable à la sienne. Et surtout nous expérimentons que nous sommes fils et filles dans le Fils. Fils et filles bien-aimées du Père qui nous « donne l’Esprit sans mesure » pour témoigner avec Lui que la vie est plus forte que la mort.

Sœur Adrienne Barras