Commentaire de la Parole
24e semaine du t.o. A
Fête de la Croix glorieuse
Nombres 21,4b-9; Philippiens 2,6-11; Jean 3,13-17
La vénération de la sainte Croix se rattache aux solennités de la dédicace de la basilique de la Résurrection, érigée à Jérusalem sur le tombeau vide du Christ. C’est ce que nous lisons comme introduction de la fête dans la revue “Magnificat”.
Mais elle s’insère en même temps dans un contexte biblique qui en souligne l’importance : « C’est le dixième jour du septième mois, dit le Seigneur, qui sera le jour du Grand Pardon » (Lv 23,27). La lettre aux Hébreux interprète le sacrifice du Christ en référence à cette Liturgie du Grand Pardon (Héb. 9,6-12). C’est au cours de cette fête, le Yom Kippour, que Jésus s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi » (Jn 7,37).
Dans la préface de la fête de la Croix glorieuse, l’Église proclame : « Oui, l’univers entier, sauvé par la Passion de ton Fils, peut désormais confesser ta gloire ; par la puissance de la Croix, apparaît en pleine lumière le jugement du monde, la victoire du crucifié ».
Il s’agit bien du Salut, du Grand Pardon qui est offert aux hommes et à l’univers entier. Dans l’Évangile que nous avons entendu, Jésus le dit à Nicodème : le Salut, le Grand Pardon, ne peut venir que de Celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, Celui qui, élevé de terre, attirera tout à Lui. « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui, ne se perde pas, mais ait la vie » (Jn 3,13-17).
Cette Croix que nous vénérons, devant laquelle nous nous inclinons, nous redit à tout instant l’Amour du Père ; le Grand Pardon offert aux hommes, offert à chacun, à chacune. Il s’agit bien d’un Don, d’un Don gratuit, offert aux hommes, offert à chacun d’entre nous. Un Pardon qui précède tout ce que nous sommes capable de « mériter ». Il précède de loin nos aveux de péchés.
C’est beaucoup plus fondamental. C’est peut-être une question d’obéissance, d’écoute, d’adhésion avec le Fils, dans le Fils Bien-Aimé, qui ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu (Ph 2).
Il serait bon que nous prenions, durant cette journée, un temps de contemplation silencieuse de la Croix pour dire au Christ notre joie d’être sauvé-e.
J’aimerais, à la fin de cette méditation, que nous demandions la grâce les uns pour les autres de recevoir l’Esprit qui gardera notre cœur en éveil et notre regard élevé vers le Christ, à chaque fois que la morsure brûlante du serpent voudra nous enfermer dans la culpabilité, le ressentiment, la tristesse, l’inquiétude.
Que la joie de l’espérance, la joie d’être sauvé, habite notre cœur et nos pensées !
sœur Berta Lütolf