Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Commentaire de la Parole
3e semaine de Pâques

Sainte Zita

Actes 6,8-15 et Jean 6,22-29

Nous sommes pour quelques jours encore à l’écoute du chapitre 6 de l’évangile selon saint Jean. L’épisode de ce jour y sert d’ouverture au long discours du pain de vie (6,26-71).

Nous voici au lendemain du jour des pains et poissons partagés et de la marche sur les eaux. Une grande agitation semble s’être emparée de la foule. Elle se rend compte en effet “qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce” (6,22-23).

Si vous arrivez à suivre ce parcours, vous êtes doués ! Même avec un bon GPS et des sens rompus à la géolocalisation, il y de quoi perdre Jésus et se perdre dans pareil dédale d’embarquements, de débarquements, avec des allers (avec ou sans retours) qui nous promènent, nous aussi lecteurs, on ne sait trop où, entre les rives de la mer de Tibériade.

Au bout d’un moment, tout semble aller mieux : la foule retrouve Jésus sur l’autre rive. Mais la parole prononcée alors reste pour le moins étrange : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » (6,25). Drôle de question ! Sans grand intérêt semble-t-il quand on pense à ce que les foules, depuis deux jours, vivent avec le Maître !

Dans sa réponse, Jésus souligne qu’ils font fausse route, que leur quête n’est pas ajustée : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés” (6,26).

Voilà où en sont pour l’heure ces foules que Jésus a abondamment nourries. Le partage de nourriture n’a pas su être lu comme il devait l’être : un signe donné à recevoir et interpréter. Un signe pour les conduire plus avant dans l’intelligence du mystère du Verbe de Dieu parmi les hommes, Fils envoyé par le Père, Lumière et Sauveur du monde. Jésus pourtant ne perd pas courage. Il invite la foule à “travailler à acquérir non la nourriture qui se perd, mais la nourriture qui demeure pour la vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera ; car c’est lui que le Père, Dieu, a marqué d’un sceau” (6,27).

La foule entend qu’il s’agit de se mettre à un autre travail que celui d’une quête de nourriture périssable. La question fuse : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » (6,28). Elle porte encore sur des choses qui seraient à faire : travailler aux “œuvres” de Dieu, au pluriel. Jésus, lui, invite à travailler à une œuvre unique : « L’œuvre de Dieu », au singulier, qui est totalement “de Dieu”, et totalement de “vous” aussi, puisqu’il s’agit “que vous croyiez en celui qu’Il a envoyé”.

S’il est un personnage, dans le livre des Actes, qui incarne cette figure d’homme de foi, d’homme qui croit en l’envoyé du Père, c’est bien Etienne, le premier des Sept. La lecture des Actes nous l’a montré aux prises avec ceux des Juifs qui l’accusent de blasphémer Moïse, Dieu, la Loi et le Temple, de porter atteinte au Lieu saint et aux coutumes transmises par Moïse. Car Etienne ne sait que cela : rendre témoignage à Jésus, en sa parole de sagesse portée par l’Esprit du Seigneur.

Etienne est posé là, au chapitre 6 du livre des Actes, pour ouvrir un nouveau chapitre de l’œuvre de Dieu. Une œuvre confiée aussi à ceux qui, comme lui et Philippe notamment, sont d’origine grecque et non juive. C’est à eux en premier lieu, – puis bientôt à Saul converti, puis à Simon Pierre osant la rencontre avec Corneille –, qu’est confiée l’annonce de l’évangile en Samarie puis à l’adresse de païens dont les oreilles et les cœurs se montreront disposés à croire en celui que Dieu a envoyé ! Car l’Eglise, dit-on, ne cesse de voir croître le nombre des disciples…

“Travailler à l’œuvre de Dieu” est un défi pour chacun.e de nous ! “Croire Celui que le Père a envoyé” est un appel à conversion ! Fonder notre existence sur le Christ Jésus, oser lui faire crédit, lui abandonner notre aujourd’hui n’est pas chose aisée ! “Croire Christ Jésus”, c’est nous engager avec Lui dans une relation aimante et fidèle, assurée, joyeuse et durable. L’Esprit seul peut réaliser si pareille improbable et pourtant nécessaire révolution : nous convier au rendez-vous des signes, du côté de l’œuvre de Dieu, dans la foi vive au Fils aimé du Père.

C’est notre désir, avec toi et pour toi, chère Sœur Zita, avec nos vœux de fête.

Sœur Isabelle Donegani