Commentaire de la Parole
25e semaine du t.o. A
Qohéleth 1,2-11 et Luc 9,7-9
« Vanité des vanités, tout est vanité », dit Qohéleth. « Quel profit l’homme retire-t-il de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? Une génération s’en va, une génération s’en vient, et la terre subsiste toujours… ». « Y-a-t-il une seule chose dont on dise : “Voilà enfin du nouveau !” »
Y-a-t-il enfin du nouveau ! Est-ce un constat ? une lassitude ? Est-ce une question ? un désir ? une attente ?
Peut-être pouvons-nous y penser durant cette journée : Y-a-t-il du neuf sous le soleil ? Y-a-t-il du neuf dans mon regard ? dans mes pensées ? dans mon cœur ?
L’évangile de ce jour pointe du neuf. Qui est cet homme, ce Jésus ?
Les uns voient en lui Jean le Baptiste ressuscité d’entre les morts. D’autres disent que c’est le prophète Elie qui est apparu, ou encore un autre prophète disparu puis ressuscité ?
Jésus, un fantôme ? un revenant ? une répétition ?
Ce qui est juste, c’est de voir en Jésus un grand prophète.
Ce qui est faux, c’est de faire de lui un personnage d’autrefois, ressuscité.
Il y a du juste et du faux.
Hérode est intrigué. Il a fait taire Jean-Baptiste en le faisant décapiter. Jean-Baptiste avait eu le tort de lui rappeler ce qui était juste et droit.
Hérode sait que Jean est mort ; il sait aussi qu’il a bravé l’interdit que Jean lui a rappelé, celui de prendre la femme de son frère. Cette transgression initiale l’a entraîné dans une sorte de faillite du jugement droit, de l’interprétation juste, et l’a conduit à aller jusqu’à tuer le prophète.
Hérode est donc troublé par l’apparition de Jésus. Qui est cet homme ?
Jésus serai-Il placé là où Jean a été décapité ? Est-Il là pour rendre justice, pour mettre en lumière le vrai ? le faux ?
Qui est cet homme, Jésus ? Hérode cherche à le voir. Cherche-t-il à l’entendre ?
Qui est Jésus
Dans la méditation proposée par MAGNIFICAT, Maurice Zundel nous ouvre une piste de méditation à ce sujet : « L’humanité de Jésus est le premier des sacrements : dans tout ce qu’elle est dans son âme, dans sa sensibilité, dans son intelligence, dans sa volonté, dans son obéissance, dans sa souffrance, dans tout ce qu’elle est, elle ne témoigne jamais d’elle-même mais toujours de Dieu. »
Demandons la grâce de méditer sans nous lasser le Mystère de l’Incarnation du Christ, le Mystère du Verbe fait chair, afin de pouvoir le connaître et l’aimer davantage.
C’est par là que du neuf pourra survenir en nos vies.
sœur Berta Lütolf