Commentaire de la Parole
Samedi dans l'Octave de Pâques

Actes 4,13-21 et Marc 16,9-15

En ce dernier jour de l’Octave pascale, l’évangéliste Marc nous offre une sorte de résumé de la semaine. Marie Madeleine, les disciples d’Emmaüs, et les Onze enfermés que Jésus visite et envoie… Ainsi, ce sont deux d’entre eux, Pierre et Jean, que nous rencontrons dans le passage des Actes que nous venons de lire. Ils sont en train d’annoncer le Nom de Jésus de Nazareth avec une parfaite assurance, ce qui irrite les chefs religieux au plus haut point. Le « problème Jésus » n’a donc pas été résolu par sa mise à mort.

A nouveau, ces hauts-placés se réunissent pour tenir conseil. Ce qui les surprend en entendant Pierre et Jean, c’est qu’il s’agit là d’hommes sans culture.
Il est vrai qu’ils n’ont pas étudié dans leurs écoles rabbiniques. Non, bien mieux que cela : ils ont été à l’école du Christ, et ont acquis une culture d’un autre genre, non celle de paroles écrites sur des parchemins, mais celle de La Parole, du Verbe venu dans le monde. Ils ont partagé sa vie, ils ont écouté son enseignement.

S’ils semblent manquer de culture, ils ne manquent pas de caractère, ni de conviction ; écoutons-les qui répondent sans peur : « Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. »

Ce témoignage puissant, nous aimons le réentendre chaque année en lisant les Actes des Apôtre durant le temps pascal. A vrai dire, dans le Actes, nous sommes déjà après la Pentecôte. Il n’y est plus question d’hommes peureux refusant de croire le témoignage de Marie-Madeleine ou de disciples à qui Jésus doit reprocher leur manque de foi. Car, depuis, il y a eu le grand coup de vent de l’Esprit qui a fait sauter les verrous et les a poussés dehors pour témoigner au grand jour.

J’aimerais revenir sur le début de notre lecture des Actes : « …les chefs du peuple, les Anciens et les scribes constataient l’assurance de Pierre et de Jean et, se rendant compte que c’était des hommes sans culture et de simples particuliers, ils étaient surpris… ».

Est-ce que cela veut dire qu’il n’est pas nécessaire d’étudier, de se cultiver en vue d’annoncer la Bonne Nouvelle ? Qu’il suffit d’avoir reçu le Saint Esprit et d’aimer Jésus de tout notre cœur ?

Si cela est essentiel dans bien des circonstances, il ne faut pas nous dispenser d’approfondir nos connaissances bibliques ; nous n’avons de loin pas toutes été à l’université, mais toutes, nous avons beaucoup reçu par des sessions et des conférences, des retraites et assemblées communautaires, toutes pétries de Bible. Relisons nos notes ou allons faire un tour dans notre bibliothèque remplie d’excellents livres et revues…

Car, nous le savons assez, nous vivons dans un monde où Jésus n’est souvent connu que comme une sorte de gourou ou une sympathique figure légendaire… Ceci jusque dans nos familles. Nous leur devons donc de bien connaître les fondements de notre foi telle qu’elle se révèle à nous dans les Ecritures. Oui, honnêtement, nous le devons, à celles et ceux qui nous approchent, d’être des amoureux/-ses de la Parole de Dieu.

Savons-nous seulement mesurer la chance que nous avons de connaître le Dieu de Jésus-Christ, Dieu personnel qui répond quand nous l’invoquons ; qui nous parle en son Fils qu’il a envoyé vers nous ?
Si, de même, le Ressuscité nous envoie aujourd’hui comme ses témoins, il nous donnera aussi, par-dessus notre savoir, la force et l’audace des apôtres ; comme eux, nous nous trouverons dans l’impossibilité de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu.

Sr Jacqueline Lorétan