Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Soeur Jacqueline Lorétan

Commentaire de la Parole
Samedi de la 7e semaine de Pâques

Actes 28, 16-31 et Jean 21, 20-25

Les lectures de ce dernier jour de semaine du temps pascal sont imprégnées de cette solennité qui marque les fins d’une époque, d’une vie, d’une expérience vécue en commun.

Ainsi, Paul dans sa prison fait venir les notables juifs pour leur adresser un dernier message : « C’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte ces chaînes. » Et nous savons qu’elles sont synonymes d’arrêt de mort. La merveille dans tout cela, c’est que l’Apôtre des nations devenu prisonnier a passé les deux dernières années de sa vie à évangéliser depuis son logement de détenu. Et il le faisait avec entière assurance et sans obstacle. Alors que lui est dans les chaînes, la Parole de Dieu ne se laisse pas enchaîner.

Tant de croyants faits prisonniers politiques nous l’ont prouvé au long des siècles. Pensons à un Maximilien Kolbe, un Dietrich Bonhoeffer, une Edith Stein ou une Etty Hillesum. A nous de les écouter, et de prier pour les témoins du Christ actuellement derrière les barreaux.

***

La fin de l’évangile de Jean est tout aussi solennelle, comme un sceau apposé sur un document qui doit être reconnu pour véridique, un témoignage vrai. Ce qui est surprenant, c’est cette dernière phrase, qui exprime moins un aboutissemen, qu’une ouverture sur des possibilités infinies :

« Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ;
et s’il fallait écrire chacune d’elles,
je pense que le monde entier ne suffirait pas
pour contenir les livres que l’on écrirait. »

Ces livres que l’on écrirait sur les choses que Jésus a faites, on aimerait bien les connaître, n’est-ce pas ? Mais ne sont-ils pas, d’une certaine manière, en train d’être écrits ? Par ceux qui auront cru en lui et qui, en son absence, lui permettent d’être présent au monde à travers eux, en aimant comme lui, Jésus, a aimé ?

Et ce livre se remplit d’histoires d’amour reçu et donné tout au long des siècles. Ne pensons pas tout de suite à la “Légende dorée“ racontant la vie des saints. Ces livres relatent des choses apparemment banales, mais précieuses aux yeux de Dieu :

- Tu as été patiente avec un “casse-pied“ pour l’amour de Jésus ? Cela y figure sans doute ;

- Tu as aimé comme Jésus en donnant un coup de main à ton prochain fatigué pour l’aider à venir à bout de sa peine ?

- Tu t’es montrée attentive à cette voisine qui raconte la même histoire depuis des années ?

- Tu as laissé ton morceau préféré dans le plat parce qu’un autre en mourait d’envie ?

Et ainsi de suite.

 Pour toi, ce sera probablement “aussitôt fait, aussitôt oublié“. Et tant mieux, car les pages de tous ces livres seront remplies de beaux gestes gratuits. On ne le saura qu’au jugement dernier : « Venez, les bénis de mon Père, car… »

 

Sr Jacqueline Lorétan