Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Jacqueline Loretan

Commentaire de la Parole
Jeudi de la 3e semaine du temps pascal

Actes 8,26-40 et Jean 6,22.29

Nous l’avons entendu hier : Etienne a été lapidé. Le jour même, une violente persécution éclate contre l’Eglise de Jérusalem.  Est-ce donc déjà la fin de la merveilleuse aventure ? Bien au contraire ! Les nombreux disciples se dispersent et annoncent la Bonne Nouvelle partout où ils passent.  

Dans le récit d’aujourd’hui, l’auteur fait zoom sur l’un d’entre eux, Philippe. « L’ange du Seigneur adressa la parole à Philippe en disant : Mets-toi en marche… ». Cela sonne comme le début de l’Annonciation, également de la plume de Luc. Quelque chose d’important va donc se passer. En effet Philippe, en chemin en plein midi, rencontre un inconnu. C’est un Eunuque, haut fonctionnaire à la cour de la reine d’Éthiopie.

Cet homme, sans doute un prosélyte (genre catéchumène), revient en char d’un pèlerinage à Jérusalem en emportant un trésor inestimable : les Saintes Écritures. Il les lit à haute voix, comme on le faisait habituellement dans l’Antiquité.

A ce moment, ce n’est plus un Ange qui parle, mais c’est L’Esprit qui dit à Philippe de se joindre au char. L’Eunuque est en train de lire un passage dans le livre du prophète Isaïe : le Chant du Serviteur Souffrant. Quel texte mieux que celui-ci pouvait le conduire au Christ ? Car ici se croisent le dessein de Dieu pour le salut universel et le désir d’un homme totalement sincère dans sa quête d’absolu.

Philippe saisit immédiatement l’occasion pour lui annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus. Et cela se passe plutôt bien, à en juger par l’exclamation spontanée de l’Eunuque au prochain contour : « Voici de l’eau ! qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? »

Ni une, ni deux, le baptême a lieu.

Tandis que L’Eunuque continue sa route tout joyeux vers sa patrie, y apportant cette Bonne Nouvelle, Philippe se retrouve comme par miracle dans la ville d’Ashdod, pas loin de là. Sans se retourner, repartant en sens inverse, il remonte à Jérusalem en annonçant la Parole de ville en ville.

Dans ce beau récit, tout va très vite : en un seul jour ce chercheur de Dieu découvre le Christ, grâce à l’apôtre Philippe envoyé par l’Ange puis conduit par l’Esprit ; il reçoit presqu’aussitôt le baptême, devenant missionnaire à son tour ; ceci  2000 ans avant la devise « Baptisés et envoyés » du mois d’octobre 2019.

Nous le constatons tout le long du livre des Actes, la Bonne Nouvelle se propage à la vitesse grand V. Persécutés, non découragés, les premiers chrétiens profitent de chaque déplacement pour partager leur joie de croire. (Un peu comme si, de nos jours, un mandat d’évangélisation était attaché à chaque carte journalière.)

La Parole, vrai personnage principal des Actes, avance comme une vague de fond, emportant tout et tous, même le plus fanatique des persécuteurs, Saul de Tarse.

C’est dès demain que nous entendrons le récit de sa conversion, sur la route – encore en route ! – de Damas. Lui qui avait approuvé peu avant le meurtre d’Etienne. L’adage « Le sang des martyrs est semence de chrétiens » se vérifie en quelque sorte déjà ici.

Oui, quel souffle puissant que celui qui soulève tout ce livre des Actes, ce document précieux de nos origines chrétiennes ; non pas en pages mortes déposées dans des archives sécurisées, mais Parole vivante qui n’attend que le moment propice de nous enflammer. Surtout, n’appelons pas les pompiers lorsque ce feu nous prend !

 

Sr Jacqueline Lorétan