Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Jacqueline Loretan

Commentaire de la Parole
Samedi de la 5e semaine de Carême

Ez 37,21-28 et Jn 11, 45-57

L’étau se resserre autour de Jésus. La résurrection de Lazare vient mettre le comble à l’hostilité des chefs religieux. Et non seulement l’hostilité, mais la peur !!! Peur de l’occupant romain ou, à vrai dire, peur de perdre leur crédibilité devant le peuple ? Quoi qu’il en soit, pour eux, il faut en finir avec ce gêneur de Nazareth.
Dans une parfaite logique d’hommes politiques, ils ne voient d’autre solution au « problème Jésus » que de le supprimer. Décision est prise, en réunion du Conseil suprême et sur décret légitime du grand prêtre Caïphe.

Tout cela pourrait figurer dans un article de presse. Mais ici, nous sommes sur un autre plan. Nous méditons l’Evangile afin de suivre Jésus pas à pas en ces dernier jours avant la Passion. Saint Jean, en 2 versets, nous hisse au niveau supérieur : 

Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ;
mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation ;
et ce n’était pas seulement pour la nation,
c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.

Est-ce que le plan du salut s’accomplit alors suite à une mesquine décision humaine ?

Bien sûr que non.

Je cite ici encore une fois le P. Jacques Fédry :

« Dieu va réaliser son plan, bien au-delà du calcul politique de Caïphe. Il ne s’agit plus du seul peuple juif, mais de toute l’humanité, sauvée par l‘offrande d’amour du Christ sur la Croix. Sa résurrection manifestera la victoire de l’amour. Caïphe, peux-tu comprendre cela ? »

???

Et nous, pouvons-nous comprendre la folie de la Croix du Christ ? Peut-être aidés par la lecture de l’AT tirée du ch. 37 du livre d’ Ezéchiel. Nous y sommes témoins de la promesse magnanime de Dieu à son peuple : Il rassemblera les fils d’Israël dispersés, conclura avec eux une alliance de paix et rétablira son sanctuaire au milieu d’eux. Une véritable déclaration d’amour au peuple qu’Il a choisi pour être sien.

Ce qui est encore au stade de la promesse, Dieu le réalisera effectivement 1000 ans plus tard en envoyant son Fils dans le monde. Son Fils, Jésus, dont il est question tout au long de notre évangile. On parle de lui, on décide de son sort, mais Lui, nous ne l’entendons pas.

Pour entrer dans ces jours de la Passion, il ne suffit pas de faire une analyse de texte qui parle de Lui. Il nous sera bon de le regarder, de nous mettre à sa place. La place d’un homme traqué, sous mandat d’arrêt. Si bien qu’il ne se déplace plus ouvertement parmi les gens, mais séjourne en dehors, proche du désert.

Combien sont-ils actuellement, ces justes condamnés, ces innocents croupissant dans les geôles des dictateurs, subissant la torture par ceux qui décident de faire taire catégoriquement les opposants du régime ?
Pensons à ce qui se passe en Biélorussie, en Birmanie et dans tant d’autres pays. Et, pour n'en nommer qu’un seul, souvenons-nous de l'opposant russe Alexeï Navalny, empoisonné d’abord, condamné ensuite à purger une peine arbitraire dans une colonie pénitentiaire comparable à un "camp de concentration", ayant pour but de briser son mental. Si notre prière ne peut ouvrir sa prison, elle a le pouvoir de soutenir son mental, ce qui est capital. Prière tellement présente en Jésus, l’Innocent conduit au Calvaire, partageant le sort de tous les innocents injustement condamnés.

Tel est notre Dieu, tel est Jésus, l’Innocent qui nous laisse le libre choix de nous retirer ou de rester auprès de Lui.

BONNE SEMAINE SAINTE

Sr Jacqueline Loretan