Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Berta Lütolf

Commentaire de la Parole
12e semaine du t.o. A

La guérison du serviteur

Lamentations 2,2.10-14.18-19 et Mathieu 8,5-17

« Comme Jésus était entré à Capharnaüm, un centurion s’approcha de lui et le supplia ».

Contrairement au lépreux rencontré hier, le centurion n’a aucun doute sur ce que Jésus veut et peut. Il paraît savoir mieux que Jésus ce qu’il peut et doit faire puisqu’il lui apprend qu’il peut guérir son serviteur à distance par une seule parole.

Que contient au juste la demande, la supplication, du centurion ?

  1. Le centurion dit : « Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement ». Cela concerne donc le serviteur.
  2. Quand Jésus dit : « Je vais aller moi-même le guérir », le centurion évoque son indignité pour repousser la venue de Jésus sous son toit : « Dis seulement un mot et mon serviteur sera guéri ». Cela concerne le centurion.

Est-ce-que ça veut dire que Jésus propose trop et que le centurion demande moins, puisque là où Jésus voulait se déplacer, pour établir un contact avec le serviteur paralysé, le centurion dit non ?

Il dit non, la seule chose qu’il me faut, c’est un mot. Un seul mot efficace un peu comme le commandement militaire dont le centurion a l’expérience. Un mot d’ordre.

Là où le centurion demande un mot, Jésus fait un long discours. Il a entendu plus que la demande d’un mot d’ordre magique.

À ces mots Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. Aussi je vous le dis : beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux ».

Jésus reconnaît dans la demande du centurion bien plus que la guérison par simple contact de Jésus avec le malade. Il admire la confiance dans la parole qu’exprime le centurion, la sienne et celle de Jésus. Le centurion dit de cette manière qu’il adhère à une loi commune à tous, celle de la parole. En elle s’origine la vie humaine comme telle. La foi dont Jésus fait l’éloge, c’est précisément l’adhésion du centurion à l’ordre de la parole, et non à la possession d’un mot d’ordre quasi magique.

C’est dans cette foi que prend forme la guérison du serviteur. « Va qu’il t’advienne selon ta foi ». « Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri ».

Nous pouvons, aujourd’hui refaire nôtre la prière que l’Église, dans son rituel, nous propose au moment de recevoir le corps du Christ : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dit seulement une parole et je serai guéri ».

Seigneur qu’il nous soit donné d’adhérer pleinement à la loi de la Parole qui nous crée et qui nous recrée, et qu’ainsi, nous soyons en communion avec tous nos frères et sœurs, tels qu’ils sont, aimés de Toi, invités à prendre part au festin du royaume. 

Sr Berta Lütolf