Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Claire-Isabelle Siegrist

Commentaire de la Parole
Lundi de la 7e semaine de Pâques

Jean 16, 29-33

Le passage d’évangile de ce jour présente des disciples bien sûrs d’eux : « Nous savons que… c’est pourquoi nous croyons » (v. 30). Ces quelques versets vont nous conduire, aux côtés des disciples, sur le chemin de ce qu’est vraiment la foi, comment en vivre et en reconnaître les signes dans nos vies.

Ainsi les disciples « savent que… » : ils sont sur le plan de chercher à répondre par l’intelligence à une question de foi : qui est Jésus et d’où vient-Il ? Après avoir entendu parler ouvertement Jésus, ils disent croire que Jésus est sorti de Dieu.

La réponse de Jésus à l’assurance des disciples « Maintenant vous croyez ! » (v. 31) nous alerte. Ce « croire que… » des disciples ne résistera pas au temps et aux événements. Cette « heure » est la Passion de Jésus et l’on comprend que cela échappe à la fois à l’entendement des disciples et à leurs forces. Ne pouvant s’appuyer que sur un savoir et un « croire que… », ils se dispersent, partent « chacun de leur côté. ». Ils laissent Jésus seul.

Le passage se termine sur cette constatation de Jésus « Dans le monde, vous avez à souffrir… » (v. 33). On peut se demander ce qu’est ce « monde ». La réponse à cette question, nous sommes appelé.e.s à la chercher dans le texte qui est donné aujourd’hui à notre méditation. Nous pouvons observer que Jésus parle aux disciples au présent : « Dans le monde, vous avez à souffrir » et non « vous aurez » à souffrir, futur qui renverrait à des persécutions à venir. Rien, dans ce passage, n’indique que ce « monde » désigne un ennemi extérieur. Par contre, ce passage nous alerte sur notre manière de nous situer face à la foi : appuyer notre vie sur la réflexion et un savoir que… conduit à terme à la dispersion, au chacun pour soi. Voilà bien un « monde » dans lequel nous souffrons : être seul.e.s et dispersé.e.s intérieurement face à ce qui échappe à notre compréhension et à nos forces.

Mais Jésus ne laisse pas les disciples perdus dans ce « monde » : « … courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. » (v. 33) Cette « heure » de Jésus, je l’entends aussi comme celle des disciples : ce qui les disperse et les isole est cela même que Jésus affronte, marquant de sa Présence ce « monde » qui nous traverse, dans lequel nous pouvons être enfermé.e.s, isolé.e.s. Par son Mystère pascal, Il est vainqueur du « monde », de ce qui, en nous, est dispersion, volonté de nous sauver par nous-mêmes, laissant, par là même, Jésus seul…

Jésus, précisément, témoigne qu’Il n’est pas seul puisque le Père est avec Lui. Bien davantage qu’une présence rassurante, il s’agit là d’une manière de vivre : être en relation avec Quelqu’un : Celui qui « est avec… » Ce témoignage de Jésus sur ce qu’est sa vie est un appel : « Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. » (v. 33) Ce qu’Il vit avec le Père, nous pouvons le vivre avec Lui qui est là avec… Croire et non croire que…

« Croire » est une manière de vivre : c’est appuyer nos vies sur une relation. Tout ce que nous pouvons faire pour comprendre davantage ce qui fait notre foi est au service de cet Amour qui est toujours présent. Ce « monde » dans lequel nous souffrons n’est pas d’abord, pour nous aujourd’hui, fait d’ennemis extérieurs. Certes, de nombreux chrétiens vivent la persécution. Mais, il ne faut pas nous tromper d’ennemis. Le plus souvent, ce « monde » est notre manière de vouloir nous donner la vie « chacun de son côté », de chercher à nous sauver en cherchant à savoir, à comprendre. Un « monde » où nous sommes isolés et dispersés.

Or, en témoignant de sa relation avec le Père, Jésus témoigne d’une solitude qui est communion à une Personne. Croire, c’est consentir à faire reposer nos vies, nos décisions sur Celui qui, en traversant l’épreuve de la Passion, est désormais présent à nos combats. C’est à la fois un fait – Il est avec nous – et un appel qu’Il nous adresse « J’ai soif… » (Jn 19, 28). Il ne s’impose pas à nous… Chercher à comprendre, à savoir est important, mais pour nous aider à connaître et être toujours davantage en relation avec Celui qui a vaincu ce « monde » et en qui seul nous pouvons trouver la paix qui unifie nos vies.

Sr Claire-Isabelle Siegrist