Commentaire de la Parole
31e semaine du t.o. A
Philippiens 4,10-19; Luc 16,9-15
Dans l’évangile de ce jour, bien que Jésus s’adresse toujours aux disciples, ce sont les pharisiens qui entendent ses propos et y réagissent (Lc 16,9-15) :
Et moi je vous dis : « Faites-vous des amis à partir du Mamon de l’injustice, afin que, quand il s’éclipsera, ils vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est fidèle en très peu est fidèle aussi en beaucoup. Si donc dans l’injuste Mamon vous n’êtes pas devenus fidèles, qui vous créditera ce qui est véritable ? Et si dans ce qui est étranger vous n’êtes pas devenus fidèles, qui vous donnera ce qui est vôtre ?
Aucun domestique ne peut servir deux seigneurs : en effet ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et il méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mamon ».
Les pharisiens, qui sont amis de l’argent, entendaient toutes ces choses et se moquaient de lui. Mais il leur dit :
Vous, vous êtes ceux qui se justifient eux-mêmes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est élevé chez les hommes est une abomination devant Dieu.
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Hier, Sr Isabelle nous a permis, par son commentaire, d’entrer un peu plus avant dans l’intelligence de cette étrange parabole où un « économe de l’injustice » a su, à partir de sa gestion, agir de manière avisée en s’ouvrant au désir d’un accueil et d’une hospitalité bienvenus. Il a manifesté sa capacité d’accéder à un autre ordre de valeur, en quête de personnes qui pourront l’accueillir quand la gestion des biens de son maître lui aura été enlevée.
Aujourd’hui, suite du texte : Jésus continue de s’adresser à ses disciples, et leur dit : « Faites-vous des amis à partir du Mamon de l’injustice ».
Je vous propose quelques points de méditation
- Mamon, le dieu-argent, le dieu-richesse, s’éclipsera…
- Ce qui restera, ce sont les amis qui vous accueillent dans les tentes éternelles.
Nous pouvons lire en parallèle ce que Paul dit aux Philippiens (Ph 4,10-15) :
« J’ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur à voir maintenant refleurir vos bonnes dispositions pour moi : elles étaient bien vivantes, mais vous n’aviez pas occasion de les montrer.
Ce ne sont pas les privations qui me font parler ainsi, car j’ai appris à me contenter de ce que j’ai.
Je sais vivre de peu, je sais aussi être dans l’abondance. J’ai été formé à tout et pour tout : à être rassasié et à souffrir la faim, à être dans l’abondance et dans les privations.
Je peux tout en celui qui me donne la force.
Cependant, vous avez bien fait de vous montrer solidaires quand j’étais dans la gêne.
Vous, les Philippiens, vous le savez : dans les premiers temps de l’annonce de l’Évangile, au moment où je quittais la Macédoine, je n’ai eu ma part dans les recettes et dépenses d’aucune Église, excepté la vôtre ». - Ce que Jésus dit aux pharisiens qui se moquent en entendant ce qu’il dit : « Vous, vous êtes ceux qui se justifient eux-mêmes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est élevé chez les hommes est une abomination devant Dieu ».
Laissons simplement résonner ces paroles en nous.
Dieu connaît nos cœurs.
À partir de nos circonstances de vie compliquées, à partir de nos richesses, nous sommes capables d’ouvrir des chemins vers nos frères et nos sœurs.
Ils nous accueilleront, le moment venu, dans les demeures éternelles.
Joie de l’espérance !
sœur Berta Lütolf