Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Berta Lütolf

Commentaire de la Parole
12e semaine du t.o. A

Guérisons et délivrances (Mt 8 et 9)

2e livre des Rois 25,1-12 et Matthieu 8,1-4

Entre le Sermon sur la montagne (Mt 5–7) et le discours apostolique (Mt 10), les chapitres 8 et 9 de l’évangile selon Matthieu comportent le récit d’un grand nombre de miracles. Cette suite interrompue de miracles comporte en son milieu un épisode central : le récit de la tempête apaisée.

  • La première série de miracles est plutôt bien accueillie (Mt 8,1-17).
  • Après l’épisode de la tempête apaisée, la seconde suite de miracles suscite, elle, une réprobation grandissante de la part des scribes et des pharisiens. Cette deuxième série associe à la guérison le pardon des péchés et, plus généralement, le salut (Mt 9). Et c’est par ce biais qu’elle provoque la contestation. Comment les miracles sont-ils liés à la libération des péchés ? C’est pour Jésus l’occasion de redéfinir sa mission et de préciser à quelles conditions les disciples sont appelés à le suivre (Mt 8,18-22).

Aujourd’hui, la liturgie de la Parole nous donne à méditer quatre versets (8,1-4). Lorsque Jésus descend de la montagne, des foules nombreuses le suivent. Et voici qu’un lépreux s’approche, se prosterne devant lui et dit : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ». Le texte nous donne à voir un homme, lépreux, s’approchant de Jésus qu’il nomme « Seigneur ». La foule passe en retrait. Nous ne voyons plus que l’homme qui s’approche, avec sa demand,e et Jésus qui est là et l’entend.

La demande du lépreux décèle une assurance et un doute. « Si tu veux, tu peux me purifier ». Pour le lépreux, le Seigneur a le pouvoir de guérir, mais en a-t-il le vouloir ?

“Si tu veux, tu peux”, dit le lépreux, ce qui équivaut à : “Si tu ne le fais pas, c’est que tu ne le veux pas”. Alors, que veut Jésus ?

Jésus étend la main, le touche et lui dit : « Je le veux, sois purifié ». Et aussitôt il est purifié de sa lèpre. 

Jésus ajoute immédiatement un commandement : il interdit de raconter la guérison à qui que ce soit ; et il prescrit de porter témoignage en se montrant au prêtre. L’interdit porte sur le discours, l’obligation sur le témoignage, comme si le témoignage exigeait l’abstention de tout discours.

Jésus se méfie-t-il de la publicité que pourrait lui faire le lépreux ? Peut-être… Mais nous pouvons aussi découvrir le souci de Jésus de briser l’image que l’autre se fait de lui. Sa demande : « Si tu veux, tu peux » ne dit-elle pas qu’aux yeux du lépreux, le vouloir de Jésus disposerait arbitrairement d’un pouvoir sans limite ; toute-puissance qui cèderait finalement à sa propre demande ; preuve que Jésus pourrait faire tout ce qu’il veut ? histoire où le désir de l’un serait comblé par le pouvoir de l’autre ?

Il faut donc se taire, se montrer au prêtre et présenter l’offrande prescrite.

  • Le prêtre a la fonction de garantir la réinsertion sociale du lépreux purifié conformément à la loi de Moïse.
  • Par l’offrande prescrite, l’homme guéri se remet à Dieu. C’est là que s’achève le parcours de la purification.

« Ce sera pour les gens un témoignage ». C’est ainsi que se termine notre évangile. Témoignage non pas contre les prêtres, ni pour Jésus, mais témoignage rendu à Dieu. Si une puissance doit être reconnue, ce sera celle de Celui à qui le sacrifice est offert dans les formes prescrites. Ce qu’atteste la purification du lépreux, c’est, ni la mauvaise foi supposée des prêtres ni le pouvoir de Jésus, mais la puissance de Dieu dans l’avènement de son Règne.

« Que ton Règne vienne ! »

Sr Berta Lütolf