Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Adrienne Barras

Commentaire de la Parole
26e semaine du t.o. A

Job 1,6-22 (et Luc 9,46-50)

Il était une fois, au pays de Ouç, un homme appelé Job (1,1) : ce sont les premiers mots du livre que nous ouvrons au début de cette nouvelle semaine.Il était une fois : c’est ainsi que commencent les contes que l’on raconte aux enfants !
Nous sommes donc invité.e.s à lire le livre de Job comme un conte ; mais ne disons pas trop vite que, parce que ce personnage n’a existé que dans l’imagination de son auteur, qu’il n’a rien d’important à nous dire.
Demandons au Seigneur de nous faire la grâce d’ouvrir grands nos oreilles et nos cœurs !

Au début de l’histoire nous voici transporté.e.s au ciel où Dieu tient audience ! Nous assistons à un dialogue pour le moins inhabituel entre Dieu… et le Satan (aussi nommé l’Adversaire), au sujet d’un habitant de la terre nommé Job, décrit comme un homme intègre et droit qui craint Dieu et s’écarte du mal (1,1 et 1,8) et que Dieu a comblé d’enfants et de biens de toutes sortes (1,3).
Mais n’est-ce pas trop facile pour cet homme de craindre Dieu, de le bénir alors que tout lui réussit dans la vie ? Son attachement au Seigneur est-il si désintéressé qu’il en a l’air ? Aime-t-il Dieu pour les dons dont il le comble ou pour lui-même ? Et si le malheur advenait, la bénédiction ne tournerait-t-elle pas en malédiction dans sa bouche ?
Ce sont les questions qui habitent le Satan et qu’il exprime à Dieu. Reconnaissons qu’il nous arrive de penser comme lui lorsque la jalousie nous saisit devant la réussite ou le bonheur des autres 

Et Dieu va permettre au Satan de mettre Job à l’épreuve.
Une suite impressionnante de catastrophes fond alors sur Job ; en quelques instants il va tout perdre : ses troupeaux de bœufs, d’ânesses, de chameaux, ses serviteurs, ses fils et ses filles. La violence des éléments naturels et des hommes lui arrache tous ses biens.

Alors Job se leva, il déchira son manteau et se rasa la tête, il se jeta à terre et se prosterna. Puis il dit : « Nu, je suis sorti du ventre de ma mère, nu j’y retournerai. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : Que le nom du Seigneur soit béni ! » (1,20-21). 

Admirable Job !
Le récit nous décrit d’abord son attitude : Job accueille son malheur et entre dans un processus de deuil (il déchira son manteau et se rasa la tête) et il le fait en présence Dieu (il se jeta à terre et se prosterna) : le malheur ne brise pas son lien avec Dieu.
Il nous livre ensuite ses paroles : Job se reconnaît nu. L’être humain est fondamentalement nu, de sa naissance à sa mort. Les biens dont il peut jouir durant son existence ne proviennent pas de ses mérites personnels ; ils sont pur don de Dieu. Là est le cœur de la foi de Job : Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : Que le nom du Seigneur soit béni !  

Comblé ou privé de biens peu importe à Job ; il peut accomplir ce pour quoi il a été créé : servir, louer et bénir Dieu. 

Ne serait-ce pas cela être le plus grand, c’est-à-dire être le plus petit, dans le Royaume ? (Lc 9,48).

sœur Adrienne Barras