Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Jacqueline Lorétan

Commentaire de la Parole
Mardi de la 6e semaine de Pâques

Actes 16, 22-34 et Jean 16, 5-11

Ils chantaient...

Qui ? Paul et Silas. Où ? Au fond d’une prison. Quand ? Au milieu de la nuit. Que chantaient-ils ? Les louanges de Dieu.

Oui, vous avez bien compris. Non pas les lamentations, mais les louanges. Malgré leurs plaies dues à la bastonnade infligée. Malgré leurs pieds coincés dans des blocs de bois. Malgré l’incertitude totale sur leur sort.
Vous auriez chanté, vous ? Pas moi.

D’autant plus grande est mon émotion à chaque fois que je lis ce récit et qu’il me semble entendre distinctement le chant dans la nuit. Cela me donne des frissons.

Chanter les louanges de Dieu dans la détresse la plus noire au lieu de crier au secours, c’est étrange mais cela semble correspondre aux mœurs du Dieu en qui Paul et Silas ont mis leur foi. Il répond “présent“ à sa manière toute-puissante : le tremblement de terre ouvre aussitôt les portes et fait tomber les entraves.

Si pour Paul et Silas, ainsi que pour tous les autres détenus, c’est la libération, il en est tout le contraire pour le pauvre geôlier ! Autant se donner tout de suite la mort que d’attendre sa condamnation pour négligence grave de sa fonction.

L’épée déjà tirée, il entend résonner une voix forte dans la nuit : « Ne va pas te faire de mal, nous sommes tous là. » En fait, pas un seul prisonnier ne s’est évadé.
Ces évènements qui se bousculent dépassent clairement ce qui est humainement explicable. Le geôlier demande de la lumière…

Nous ne connaissons pas son nom, mais sa personnalité marquera l’histoire des débuts de l’Eglise. Humblement, il se jette aux pieds de Paul et de Silas, les appelant « mes seigneurs » et là, il fait la demande d’être sauvé.

 

Il n’y a pas d’heure ni de lieu pour annoncer la Parole de Dieu. Ce n’est ni sur convocation écrite ni par vidéoconférence que lui et les siens suivent le catéchisme ; ils reçoivent la Parole à l’instant même et sur place, dans la prison, au milieu de la nuit. 

Parole reçue et aussitôt mise en pratique : emmenant Paul et Silas, ils lavent leurs plaies. (cf. le Bon Samaritain / Jésus et le lavement des pieds…)

Il n’y a donc plus rien qui empêcherait leur baptême.

Plus on avance dans ce récit, et plus on lui découvre une dimension liturgique :

Le baptême est suivi presque naturellement de l’invitation à monter, à entrer dans l’intimité familiale, on dirait presque dans la “chambre haute“. On y dresse la table, afin de laisser déborder au cours d’un repas leur joie de croire en Dieu. Banquet d’action de grâce – Eucharistie de joie !

Eucharistie première, sans rien d’habitué ni de routinier.

 

Cela peut nous faire rêver…

De temps en temps, nous aussi - parfois trop habitués des célébrations religieuses - nous voudrions laisser déborder notre joie de croire en Dieu. Comme si notre foi était absolument nouvelle, comme si nous venions justement de rencontrer le Christ pour la première fois.

Ce genre d’exercice mental vaudrait la peine d’être essayé, à n’importe quel moment du jour - ou de la nuit.
Par exemple, se réveiller le matin en se disant : « Aujourd’hui, je vais faire ma première communion ! » - à l’image des enfants de Liddes que avons accueillis lundi.

En plus de revivifier notre foi, cela nous rajeunit drôlement !

Sr Jacqueline Lorétan