Liturgie de la Parole

Notre page « Echos de la communauté »

Nous aimerions sur cette page vous faire partager quelques échos de notre communauté, les événements que nous vivons « Au fil des jours », les témoignages de nos soeurs et ce que les différents médias (cath.ch, la RTS, KTO, VaticanNews...) partagent au sujet de nos communautés en Suisse et à Madagascar et de nos activités et services. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles publiés.

Le temps de confinement, où l'Eucharistie n'était plus possible, nous a incitées à chercher des alternatives. C'est ainsi que l'Office du milieu s'est transformé en une « Liturgie de la Parole (accès aux textes publiés) » et cinq sœurs de la communauté se sont relayées pour commenter le texte de la liturgie du jour. Même si les célébrations ont maintenant repris, nous poursuivons cette belle expérience de partage de la Parole.

Sr Jacqueline Loretan

Commentaire de la Parole
Lundi de la 16e semaine t.o.

Exode 14, 5-18 et Matthieu 20, 38-42

« Maître, nous voulons voir un signe venant de toi. »

Jésus ne semble pas beaucoup apprécier la démarche des Scribes et des Pharisiens. Si dans l’évangile de Jean, ce mot est utilisé pour les miracles accomplis par Jésus, il n’en va pas de même ici. Le signe demandé, « réclamé » ici  revient à vouloir une preuve afin de mettre à l’épreuve cet imposteur de Nazareth.

Mais lui, connaissant leurs pensées, sait bien qu’ils ne sont nullement disposés à croire qu’il est l’envoyé du Père. Le “signe de Jonas“ devrait leur suffire pour comprendre qu’eux aussi étaient appelés à se convertir. Pour nous, lecteurs du Nouveau Testament, ce signe-là nous dit que Jésus fait allusion à sa mort et sa résurrection : dans le ventre du monstre marin / au cœur de la terre.

Et que - eh oui ! – il y a ici « … bien plus que Jonas. /…bien plus que Salomon. »

D’ailleurs, en se désignant lui-même comme « Fils de l’homme », titre messianique connu des lecteurs de la Torah, Jésus atteste clairement son origine divine. Imposture pour les uns, invitation à se convertir et à croire pour les autres.

Ne nous plaçons pas tout de suite et sans réserve dans le groupe des bons élèves. A voir de près, ne nous arrive-t-il pas de temps en temps de demander un signe, quelque chose de tangible, de visible, qui nous assurerait que Dieu ne nous a pas oubliés ?

Car tout en étant croyants, tout en étant fidèles à la lecture de l’Ecriture et à la prière, nous pouvons parfois être éprouvés par l’impression que Dieu se tait.

 

A ce propos, j’ai lu avec émerveillement un article de Paul Ricœur dont voici le dernier paragraphe :

« Dans la brève esquisse qui précède, j’ai essayé de comprendre théologiquement le sens de l’expression « Dieu parle ». Une théologie de la Révélation devrait s’achever par une méditation sur le silence de Dieu. Elle ne devrait pas se contenter de dire que Dieu se tait aujourd’hui parce qu’il nous a tout dit en Jésus-Christ. Elle devrait réfléchir sur la mise à mort de la Parole de Dieu qui s’accomplit dans le mystère de la Croix. A vrai dire, le “langage de la Croix“ (le logos staurou) ne nous révèle rien de nouveau. Mais il nous invite à situer à la fois le prix et la limite de toute parole révélée sur l’Etre caché de Dieu. Et la mémoire du langage de la croix est le signe distinctif de toute théologie chrétienne de la Révélation. »     

 

Sr Jacqueline Loretan