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« Voici le temps du grand désir… »

Ces premiers mots d’un hymne liturgique pour l’Avent donnent l’intonation juste à ce temps unique dans l’année. Croyants ou pas, beaucoup de gens l’apprécient pour son ambiance de lumière douce et apaisante. Mais encore faut-il savoir s’éloigner un peu du bruit et de l’éblouissement des lieux de consommation effrénée.

Notre hymne porte sur le désir, un grand désir :
Sommes-nous des êtres de désir ?
Si oui, vers quoi se porte notre désir ?

A se fier à la publicité, nous désirons tous le bonheur parfait par l’abondance des biens matériels, dans un décor feutré où tout le monde est rayonnant et comblé.

Ces scènes de vie sans souci ni frustration précèdent chaque soir notre télé-journal. Ensuite, nous nous retrouvons sans transition confrontés à la dure réalité que l’écran nous revoie dans des scènes presque insoutenables de violence et de détresse humaine.

Entre ces deux univers, nos désirs divergent. D’un côté, nous aspirons à des biens qui flattent notre égo : biens matériels procurant aisance et bien-être, à la place de nos fins de mois difficiles.

Et puis, il y a notre côté altruiste, notre désir grand et sincère de paix et de justice pour tous, la fin de la misère et de la précarité sur terre.

Dans les deux registres, nous savons que nous ne sommes pas maîtres. Cette évidence ne doit pourtant pas étouffer en nous la capacité de rêver. Sinon, la flamme intérieure risque de s’éteindre pour de bon.

L’avent nous offre la chance de laisser remonter en nous l’enfant qui rêve, qui espère et désire. Au plus profond du cœur renaît silencieusement le désir de Dieu. Que vienne dans nos vies et dans notre monde le Sauveur, Fils de Dieu, enfant de Marie, partageant notre humanité. Sa Bonne Nouvelle a la force de nous transformer, d’embellir notre vie relationnelle et de nous donner le goût des “bonnes actions“, selon nos possibilités, ne serait-ce qu’au niveau du proche entourage. Sans le savoir, nous pouvons devenir une bénédiction pour ceux que nous côtoyons, et leur joie rejaillira sur nous.