par Sr Jacqueline Lorétan
Dans la récente vidéo du Pape, nous présentant l’intention de prière choisie pour le mois de juin, une expression forte nous fait dresser l’oreille : nous sommes invités à une révolution de tendresse.
A première vue, révolution et tendresse ne font pas bon ménage, sont même tout ce qu’il y a de plus opposé. A ne voir que les images quotidiennes des foules dans les rues et des policiers qui les affrontent, révolution rime avec violence et brutalité : flammes, fumée, jets d’eau, slogans, coups de feu et sirènes…
D’un point de vue chrétien ou simplement humain, on peut admettre la possibilité de révolutions non-violentes. Seulement, la tendresse ne semble pas à la hauteur d’initier un mouvement assez puissant pour qu’il en résulte un changement durable de la société. Pour cela il faudrait bien plus de la dynamite, c’est-à dire de l’audace, de la force de caractère, de la détermination.
Et si c’était justement la tendresse qui génère cette énergie ? Energie non pas physique, mais psychique, mentale, spirituelle. Energie poussant à l’action, libérant les forces asphyxiées par le manque même de tendresse ; énergie décuplant la créativité et donnant naissance à un nouvel ordre social où chacun se sentirait responsable du bien de tous, où l’on prendrait soin du voisin inconnu, brisant ainsi les solitudes…
Tout cela grâce à la tendresse puisée dans ce qu’il y a de meilleur au cœur de l’homme, puisée dans la foi en l’Evangile qui n’est de loin pas une idéologie utopiste, mais bien ce qu’il y a de plus réaliste. Nous ne serons pas des « faibles » en suivant l’invitation à cette révolution, mais, au contraire, les potentiels vainqueurs des pires misères sociales. Au nom de la tendresse.