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Illustration Point de Vue

par Sr Jacqueline Lorétan

Oui, il nous faut croire en la force de la vie, en dépit des graves intempéries, des sécheresses et des feux de forêts ; en dépit d’une pandémie qui dure, alors que le vaccin est à disposition, mais refusé pour des raisons obscures ; en dépit aussi des flambées de violence et d’extrémisme de tout genre, jetant tant d’innocents dans les geôles des inconditionnels.

Surtout, n’en imputons pas la faute à Dieu. Ce Dieu qui s’est révélé en Jésus-Christ : Lui qui « ... ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. » (Phil 2,6-7)

Contemplons-le souvent, ce Dieu souffrant de notre souffrance même. Car le christianisme, si nous en faisons une “religion“, une idéologie ou, pire, un “style“ aux rites immuables et imposés par des forces conservatrices politisées, alors, ce christianisme sera tout autant extrémiste et donc menaçant pour l’homme vivant.

Pour défendre la vie, en mouvement, pleins d’inventivité et sans cesse capables de nous adapter et tendus vers la Lumière. Voyons les pissenlits qui percent le goudron, les mouches qui décidément survivent à tous les traitements, les humains rescapés des pires conditions de fuite et de persécution : dès que les conditions sont réunies, la vie reprend le dessus. Parce qu’elle a sa source en Celui qui EST. On peut l’appeler Dieu ou Allah ou l’Eternel, selon les cultures et les origines. Le Mal par contre se situe dans l’absence d’être : il est néant, inertie, ténèbres, un peu comme ces « trous noirs » se ramassant sur eux-mêmes et privés de lumière dans l’immensité de l’Univers. 

Nous avons été créés pour nous réjouir de la beauté de la Création : « Et Dieu vit que cela était bon » (Gn 1), créés à l’image de Dieu et destinés à veiller sur « le jardin » et à le cultiver. Nous savons que nous avons failli à notre vocation première. Faut-il alors nous morfondre en culpabilité ? Celle-ci étant stérile, optons pour quelque chose de plus productif.

Et pourquoi pas l’émerveillement qui fait naître le désir de prendre soin de toute beauté ? Et là, nous ne nous sentirons plus très bien en jetant et en gaspillant ce que la terre nous donne. Appelons cela frugalité ou “sobriété heureuse“, en tout cas une valeur choisie dans la palette de la joie et du bonheur. Une manière d’être devenant contagieuse et qui débordera sur notre entourage. Peut-être même va-t-elle promouvoir davantage de respect et de bienveillance pour tout ce qui vit.

La VIE dépendrait-elle donc en partie de nous, de nos petits gestes de soin et d’attention ?

Jusqu’à preuve du contraire, croyons-y, allons-y et, comme on a toujours dit :

« Mieux vaut rire que pleurer ! » // « Mieux vaut chanter que gémir. »