par Sr Jacqueline Lorétan
Non, ce n’est pas un club de foot, mais le sport préféré de notre Dieu, et il y excelle !
Ne joue pas à la miséricorde qui veut, car c’est bien un art divin. Ainsi, Jean-Paul II, il y a juste 20 ans, a institué ce 1er dimanche après Pâques « Dimanche de la divine Miséricorde. » Car il ne s’agit pas d’une simple qualité humaine comme clémence, empathie, indulgence ou condescendance, mais comme son nom l’indique, la miséricorde est spécialisée en matière de misère et de cœur.
Car misère il y a.
Misère sans bornes, jusqu’à perte de vue. Elle nous tient d’une main de fer, la pandémie. Nous nous sentons comme tenus en laisse par cette main invisible. Tous nos pas, tous nos gestes sont conditionnés. Et nous crions vers le ciel (ou ce que cela veut dire selon nos croyances) : Cher Bon Dieu, nous souffrons, nous en avons ras le bol, fais donc quelque chose ! »
La misère appelle le cœur
La divine Miséricorde serait-elle donc cet instrument providentiel, cette force supérieure qui viendrait nous délivrer ? – Nous ne le savons que trop bien : Dieu ne se laisse pas instrumentaliser. Son terrain préféré, c’est le cœur des hommes, c’est là où le divin joueur marque ses plus beaux buts !
Jouons donc son jeu en apprenant de lui à être miséricordieux, (cf. Lc 6,36) c’est-à-dire « fairplay » dans nos relations ; à oser faire le premier pas ; à rompre le silence là où s’installe un mutisme pesant ; à éclaircir un ciel orageux par un mot aimable, une boutade ; à comprendre ceux qui s’impatientent et rassurer ceux qui se verrouillent par peur, etc. – Et, en fin de compte, n’est-ce pas être miséricordieux que d’observer pour un temps encore les gestes qui protègent ?
Faire miséricorde ne se conjugue pas spécifiquement au superlatif. Ce n’est pas réservé aux héros, aux sportifs de pointe. Et le divin arbitre ne va pas tirer le carton rouge au cas où un certain mauvais joueur appelé Thomas se ravise et y va de tout son zèle
Allons, et que le meilleur gagne !