par Sr Jacqueline Lorétan
Restez à la maison !
C’est ce que je fais, bien sûr, car c’est actuellement une question de conscience, une question d’éthique. Me voici donc confinée chez moi, tournant un peu en rond. Sans y faire gaffe, un doute s’insinue dans mon esprit. Et si cet impératif de rester à la maison pouvait être entendu au sens propre comme au sens figuré ?
Y suis-je vraiment, dans ce « chez moi » dans mon for intérieur ? Là où une voix à peine audible m’invite à prendre place, à cesser de bouger et à tendre l’oreille. Un peu comme le dit le Psaume 84 : J’écoute, que dira le Seigneur Dieu ?
J’entendrai son invitation à prendre acte de sa présence au plus profond de moi, là où il m’attendait depuis toujours. Invitation à m’apprivoiser doucement à sa compagnie, à m’y sentir bien, à m’en réjouir. M’y attarder et faire mémoire de tant de bienfaits reçus, tant d’épreuves surmontées, tant de relations compliquées dénouées.
Petit à petit, je saurai faire taire mes propres préoccupations pour reconnaître cette autre voix qui finalement seule compte: la sienne. Voix apaisante, rassurante ; voix qui n’accuse pas, au grand jamais, ni Dieu, ni moi-même, ni les autres. Voix qui rend libre, qui stimule ma créativité, qui fait monter mille bonnes idées pour faire du bien autour de moi. Telle une grande respiration d’air frais !
Oui, c’est maintenant le temps favorable* pour me retrouver moi-même et laisser advenir en moi le règne de l’amour.
*cf. Liturgie d’entrée en Carême