Liste des articles "Point de vue" publiés

par Sr Jacqueline Lorétan

Durant ces dernières semaines, nous avons vécu un concentré de célébrations liturgique uniques dans leur beauté. Elles ont nourri notre prière de lectures bibliques, d’hymnes et de commentaires à méditer.

D’abord l’Avent avec sa lumière tamisée favorisant le silence ; ensuite Noël, jaillissant au cœur de la nuit et éclatant au grand jour lors de la solennité de la Nativité, qui s’est prolongée durant l’octave pour culminer en la fête l’Epiphanie, manifestation du Christ au monde. Le cycle liturgique de Noël se termine une semaine après avec la fête du Baptême du Seigneur, alors que les sapins et guirlandes ont déjà été débarrassés et que les soldes battent leur plein.

Voilà donc cette question : que reste-t-il en nous de toutes les richesses de foi accueillies et goûtées durant le temps de Noël ? Le mot « reste » fait penser à quelque chose de refroidi que l’on réchauffe pour un autre plat. Tandis que le trésor reçu ressemble davantage à une semence, à un nouveau commencement. Ce n’est pas du vieux à bien conserver, c’est du neuf qui va germer tout au long de l’année. Ce qui “reste“ se mue en appui, en tremplin pour mieux sauter ! Un peu à la manière des bergers qui repartirent en glorifiant et louant Dieu. (cf. Lc 2, 20)

Si la fête de Noël est derrière nous, sa réalité est plus que présente. On peut s’attendrir en contemplant le petit Enfant Jésus nu sur la paille. En faisons-nous autant devant la dure réalité d’un bébé né sur le chemin de l’exil, à la frontière polonaise ou en pleine Méditerranée ? Nos belles crèches illuminées dans les maisons chauffées se veulent accueil du Mystère de Dieu fait homme. Sachons le reconnaître aussi dans ceux à qui il s’est identifié à jamais, ses frères et sœurs qui souffrent dans les camps insalubres en Lybie ou sur les Îles grecques.

Sans nous culpabiliser, regardons en face le monde des humains. Aussi impuissants que nous nous sentions devant le désastre humanitaire planétaire, ne nous résignons pas à l’indifférence. Il y a des personnes et des organismes qui sont à l’œuvre : pourquoi pas les rejoindre dans la mesure des nos possibilités ?

Ici encore, la Parole de Dieu nous vient en aide, par la 1ère lettre de St Jean que nous avons pu entendre et méditer durant ces dernières semaines :

« Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection. »  (1 Jn 4, 11)

Nous voici donc prêts à faire fructifier les richesses spirituelles reçues ; ce ne sera pas du “réchauffé“, mais du neuf, du bon, du beau.

 

BELLE  ET SAINTE ANNEE  2022