par Sr Jacqueline Lorétan
Discuter avec un bibliste malgache, doctorant à l’Institut biblique pontifical à Rome, suivant les cours en italien et en anglais, mais rédigeant sa thèse en français… Cela fait beaucoup de langues. J’étais d’autant plus émerveillée en constatant combien ce passionné de la Bible possédait et chérissait la lange hébraïque. Ainsi, j’ai appris dans tous les détails ce que signifie « hosanna », cette acclamation qui accompagne Jésus lors de son entrée à Jérusalem. A vrai dire, plus qu’une acclamation, une demande urgente ou presqu’un ordre : « Sauve-nous, s’il te plaît, maintenant ! »
De fait, Jésus, n’avait-il pas hâte d’entrer dans sa Passion afin que soit accomplie l’œuvre de salut ? « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Lc 12,49-50)
Œuvre de salut toujours en état de réalisation, Passion se prolongeant maintenant dans l’humanité assaillie de tous côtés par des phénomènes déstabilisants : la pandémie, les menaces climatiques, l’infamie de la guerre en Ukraine avec ses suites économiques accablantes, plongeant dans la précarité les “honnêtes gens“ qui triment pour un salaire modeste…
Faut-il se révolter ? Accuser Dieu ? Se détourner de Lui ?
Si les mots nous manquent pour dire notre désarroi, il reste ce cri « HOSANNA » !
Le Christ saura entendre alors les supplications et les aspirations de tout homme ; avançant vers le lieu et l’heure du don suprême, il se charge de nos douleurs. Oui :
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »