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Illustration Point de Vue

par Sr Jacqueline Lorétan

Nous avons besoin de contes de fées, d’histoires qui se terminent en “happy end“ ; plus encore maintenant que d’habitude. Donc, voici notre conte :

« Il était une fois un nouveau-né couché sur la paille ».

« Mais oui, » disons-nous, « on connaît, c’est chaque année la même chose ; ça commence avec Jésus misérable dans une grotte ou une étable ; ensuite il va être persécuté par Hérode ; il fuira en Egypte et nous aurons droit à cet horrible épisode du massacre des Innocents. Enfin, dans la force de l’âge, des méchants vont le crucifier. Vous appelez cela un conte de fée ? »

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C’est ainsi que, petit à petit, nous avons mis un peu de baume, un peu de douceur dans l’histoire de Noël, et nous en avons fait la plus belle fête de l’année. Nous avons allumé des bougies, décoré un sapin et préparé des cadeaux ; la crèche, petit chef-d’œuvre, nous montre un Enfant-Jésus joufflu et souriant ; les mélodies de Noël  nous réchauffent le cœur. Ainsi, pour un moment, la joie d’être réunis en famille autour du réveillon nous permet d’oublier ce qui va mal dans notre monde.

Et alors tous ces bébés nés en pays de guerre, sur les routes de l’exil, dans un taudis pour SDF ? Aurions-nous trahi Noël, le vrai ? Jésus en serait-il attristé ?

Nous avons sûrement fait un geste pour l’enfance malheureuse par “cœur-à-cœur“ ou Caritas ou un orphelinat à Bethléem. Voyez, il existe bel et bien, le conte-de-fée ! Car eux aussi, ils ont existé, ces hommes et femmes au cœur compatissant ; depuis Vincent de Paul, Henri Dunand, Mère Teresa, l’Abbé Pierre et tant d’autres. Ils se sont lancés dans des projets de pur amour et nous ont préparé “sur un plateau“ les possibilités de faire du bien. Si les nombreux bulletins de versement des « œuvres de bienfaisance » nous agacent parfois, ils sont la preuve que l’amour est inventif et que des gens comme nous croient en la capacité du cœur humain à porter secours aux malheureux.

Avec ou sans bulletin, nous trouverons moyen de réaliser le happy end du conte-de-fée, celui d’un Dieu se faisant l’un de nous afin de transformer nos cœurs à la ressemblance du sien. Oui, à Lui la gloire là-haut dans les cieux ; à nous la paix ici-bas, puisque nous sommes des gens de bonne volonté. 

Et puis, n’oublions surtout pas le plus important : l’histoire de la crèche ne se termine pas en catastrophe sur la croix, mais avec le tombeau vide ! Il est à jamais vivant, Celui que nous adorons à Noël comme à Pâques.

BELLES FÊTES à toutes et à tous !