par Sr Jacqueline Lorétan
Septembre. Tout repart à la normale. Rentrées scolaires, littéraires, culturelles, etc.
On a fait ses plans, fixé des échéances, établi des programmes, comme d’habitude, donc à la normale. – Mais c’est quoi exactement, la normale ? Est-ce que cela signifie que tout se passera comme on a toujours fait ?
Nous le savons tous : il y a des évènements majeurs qui sont passé par là, Covid, guerre, chaleur, sécheresse, avec déjà le spectre de pénuries et de restrictions. Du jamais plus rencontré depuis des décennies de paix et de prospérité. Nous nous trouvons en terrain inconnu que nous ne maîtrisons pas.
Fixer une échéance précise pour la croissance économique ou le seuil zéro CO2 à atteindre telle ou telle année paraît péremptoire face à tous les impondérables, puisque nous ne savons même pas ce que la semaine, le mois ou l’année à venir nous réservent. – Mais, après tout, cela n’a rien de nouveau. Et c’est certainement mieux ainsi. L’être humain a des capacités d’adaptation et des ressources d’inventivité insoupçonnées. Former des projets, avoir des perspectives d’avenir est le propre de l’homme.
Ayant pu tout récemment écouter le récit d’une famille de migrants, rescapée des pires dangers et arrivée chez nous après avoir traversé des épreuves inhumaines, j’ai retenu ceci : « Nous sommes en vie ! Nous croyons à l’avenir ». Ceci sans se plaindre de l’unique pièce pour vivre à sept personnes, alors qu’ils avaient quitté une magnifique maison dans leur pays d’origine – pays que les changements politiques avaient rendu hostile pour eux.
Ils nous font réfléchir, ces hommes, femmes et enfants, être humains aux mêmes droits que nous. Ils nous disent que la vie vaut la peine d’être vécue, quelles que soient les circonstances. Ils nous disent qu’il y aura toujours une sortie vers la lumière.