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Illustration Point de Vue

par Sr Jacqueline Lorétan

Ainsi se nomme la fête qui termine l’année liturgique. Ce vocable peut soulever des questions à une époque où l’Eglise est appelée à l’humilité après les scandales que nous connaissons. Epoque où elle a tout avantage à présenter son « Chef », le Christ, sous l’image de Serviteur ou de Pasteur plutôt que de monarque.

Car un « y en a marre » circule dans la société à la vue des déboires prodigués par des démagogues égocentristes et cruels, des dictateurs en tous genres, des tyrans populistes et des (ex-)présidents mégalomanes. Pour preuve, rappelons-nous les foules en liesse après l’annonce de la très probable fin du règne Trump. (Cela me faisait penser à la chute du mur de Berlin…)

Pourquoi donc octroyer au Christ un titre d’omnipotence mondiale, si peu attrayant pour les hommes et femmes de notre temps ? – Cette question fait heureusement partie du projet du renouvellement du langage religieux, cher au pape François. En attendant, ouvrons nos missels et prenons connaissance des textes bibliques choisis pour cette fête :

D’entrée, en Ezéchiel 34, nous rencontrons un Berger plein de tendresse et de sollicitude :

Ainsi parle le Seigneur Dieu :

« Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles.

Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées. (…)

La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai.

Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. » 

Ce texte plein de verbes d’action nous dépeint un Berger qui ne se défile pas de sa responsabilité, mais qui se dépense sans compter pour les brebis dont il a la charge.

Il est permis de rêver que les dirigeants des nations ressemblent à ce vibrant portrait. Il est même recommandé de prier pour eux, pour tous ceux et celles qui nous gouvernent.
Mais : pour que notre prière soit vraie et sincère, efforçons-nous d’agir nous-mêmes d’abord comme des “bon bergers“ envers notre prochain, surtout à l’égard des faibles et des pauvres auxquels Jésus s’identifie dans l’Evangile de ce même jour :

Et le Roi leur répondra :

« Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »  (Matthieu 25)

Nous terminerons alors l’année liturgique en beauté !