par Sr Jacqueline Lorétan
Qui pourra nous séparer de l'amour de Dieu ?
Surtout pas ce jeûne eucharistique auquel nous consentons pour quelque temps plus ou moins volontiers. Oui, il est dur de ne plus célébrer l’Eucharistie, de ne plus « avoir la Messe » chaque jour. Nous nous rendrons peut-être compte qu’on ne peut la réclamer comme un dû. L’Eucharistie relève de l’infinie libéralité de ce Dieu qui a livré son propre Fils pour nous sauver. Ce bien qui nous semblait assuré, et voici que nous devons nous en priver pour un autre bien, celui de pouvoir contribuer à sauver des vies.
Si l’Eucharistie nous offre la communion au Corps et au Sang du Christ, c’est bien par l’entremise de choses créées, du pain et du vin, « supports » matériels de cette nourriture surnaturelle. Et elle doit passer par nos mains à notre bouche afin de nous unir intimement au Christ. Nous la recevons dans notre condition de créatures « en chair et en os », exposées aux aléas physiques des maladies, du vieillissement, de la mort…
Ainsi est-ce dans notre corporéité, par des gestes bien incarnés, qu’il nous est donné de déjouer ce virus. Cependant, aussi sournois qu’il soit, il n’a aucun pouvoir sur notre dimension spirituelle. Il ne peut nous empêcher d’être unis à Dieu et aux autres. Comme l’écrit Saint Paul dans sa lettre aux Romains : « J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Lettre aux Romains 8,38-39)
Telle est notre certitude, et elle se propagera entre nous par la prière et par de nombreuses initiatives solidaires. Rendez-vous est donné chaque jeudi soir en allumant une bougie devant notre fenêtre.