Liste des articles "Point de vue" publiés

par Sr Jacqueline Lorétan

Sujet aussi vague que vaste pour un objet si familier. En voici les définitions :

Fourchette : 1) « Ustensile de table dont le manche se termine par des dents, et qui sert à prendre la nourriture. »

Origine du mot : de l’italien forcheta qui signifie petite fourche.
Historique : apparue sous l’Empire byzantin, elle est d’abord arrivée en Italie vers l’an 1000 grâce au mariage d’une princesse byzantine avec un Doge de Venise. Chose réservée à la noblesse et aux classes favorisées (le bas peuple mangeait encore avec les doigts).

Démocratisée depuis, son nom a pris des sens et des applications multiples :

Fourchette verte pour une alimentation saine et “écolo“.
Fourchette à fondue : que deux dents, mais bien piquantes.
Fourchette et bikini, conseillée pour garder ou retrouver sa ligne.
Avoir un bon coup de fourchette : sens contraire.

Va pour la première définition qui correspond à notre civilisation, à moins de vivre dans la précarité. Pour ce cas, voyons plutôt la suite :

Fourchette : 2) « Écart entre deux valeurs, deux possibilités extrêmes, deux niveaux ; une fourchette de prix, de salaires, de richesse et de pauvreté, etc. »

Nous connaissons OXFAM et ses fameuses fourchettes indiquant l’écart entre riches et pauvres. D’un côté, on observe la croissance constante des grandes fortunes, à l’autre extrémité, la diminution des moyens disponibles pour les pauvres dont le nombre s’accroît sans cesse dans notre monde. Pour eux, ni vacances, ni congés. Leur régime amincissant s’appelle disette, précarité, faim. Point besoin de fourchette pour leur maigre pitance. 

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Il se peut que des questions se pointent à l’horizon - à moins qu’il ne soit trop étroit.

Où est-ce que je me situe entre les dents de cette fourchette ? Faut-il que je me sente coupable de partir en vacances, de m’offrir la joie d’un bon repas entre amis ?
Faut-il renoncer à voyager et me morfondre de tristesse chez moi parce que je me sens incapable d’y changer quoi que ce soit ?

Certainement pas. Il est néanmoins permis (recommandé) d’y réfléchir, tout comme le faisait, 2700 ans avant les ONG, le Prophète Amos. Genre journaliste engagé de son temps, où régnaient déjà des inégalités criantes entre haut placés et petites gens exploitées, il ne mâchait pas ses mots.

 

Pourquoi pas lire ce petit livre comme prière de vacances ?

Et en dégager quelques pistes de comportement adéquat, comme p.ex. une sobriété, une gratitude qui nous rend heureux et libres, capables de partager. Sans pouvoir changer le monde tout seul, planter une graine d’espoir.