par Sr Jacqueline Lorétan
Avec ce chant, nous voici embarqués pour la longue marche vers Pâques. Comparée à la pandémie, cela semble presqu’une partie de plaisir. Parce que, tout d’abord, nous en savons l’exacte durée, ce qui est une notion quasiment perdue à force de spéculations et de dates sans cesse repoussées plus loin. La pandémie aura-t-elle une fin ? La vie sociale “normale“ reviendra-t-elle un jour ? Tous, nous attendons la fin du cauchemar, la fête universelle de la disparition définitive du virus !
Avec le Carême, nous savons au moins où nous en sommes. Il y aura Pâques au bout, il y aura le printemps avec le beau temps et la nature en plein éveil. Du ciel bleu, des arbres en fleurs colonisés par des oiseaux chantant à tue-tête… le vilain virus n’y aura plus droit de cité, nous semble-t-il.
Oui, il est permis de rêver, il est même impératif de rêver si nous voulons garder vivantes nos facultés physiques et psychiques, nos sens, et toutes nos capacités.
Le Carême, un rêve ? Pas tout à fait, mais une suite bien réelle de 40 jours à haut potentiel énergétique. Si Jésus a vaincu Satan dans le désert, c’est à coup de citations bibliques. Celui que nous avons à vaincre durant ce “Carême – Covid“, c’est le virus intérieur qui cherche à pénétrer dans nos tissus moraux pour s’y multiplier par clonage et saper notre mental aux frais de notre substance vitale même. Y a-t-il un antidote ?
Nous pourrions, à l’exemple du Christ, faire une cure de paroles d’Evangile à haute dose. Le vilain virus démoralisant ne saurait plus où se loger en nous pour se multiplier et puis infecter nos congénères. Jeûnons, si tel est notre conviction, mais ne jeûnons ni d’émerveillements, ni d’occasions stimulant la bonne humeur, ni de vrais plaisirs à goûter et à partager.
Car il est écrit : « Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête… »
et mets-y ton plus beau sourire !
